Bonjour, New Catholic.
Voici quelques remarques sur le quatrième paragraphe :
" Le célébrant peut avoir une doctrine orthodoxe ou moderniste, ou plus ou moins entachée de modernisme. Rappelons que tous les évêques, participant au concile Vatican II (1962-1965), célébraient la messe dite de saint Pie V. Cela n'a pas empêché le modernisme de triompher ! "
Le modernisme, en réalité, le néo-modernisme, a commencé à s'imposer dans l'esprit de nombreux clercs dès la fin des années 1930, et a repris sa marche en avant à partir de 1945 ; j'y vois plutôt la preuve du fait que la liturgie ante-montinienne ne met pas, à coup sûr, à l'abri de la tentation de succomber aux sirènes néo-modernistes.
" Or, nous devons conserver intacte la Foi catholique et ne pas nous exposer à la perdre ou à la diminuer. Donc, nous ne devons pas nous soumettre à l'enseignement d'un prêtre qui ne professe pas intégralement la Foi catholique et/ou ne dénonce pas publiquement, comme il le doit, les erreurs et les fauteurs d'erreurs qui minent la Foi catholique. Et pour cela, nous ne devons pas assister à leur messe. "
Je ne me SOUMETS pas à l'enseignement d'un prêtre, mais, à tort ou à raison, j'y adhère ou je n'y adhère pas ; de même, quand j'assiste à la messe, célébrée par mon curé, j'assiste à la messe, je n'assiste pas à SA messe.
" Attention, nous ne prétendons pas que chacun, selon ses critères, doit juger de la qualité de l'enseignement d'un prêtre ; non, c'est le Magistère constant de l'Église, la Tradition, qui est la référence et qui est juge. "
Je me demande s'il n'y a pas là un risque de confusion entre Magistère et Tradition, ou de réduction de la Tradition au Magistère, ou à la vision que l'on en a.
Par hypothèse, je présuppose que le Magistère constant est, dans l'esprit de l'auteur du texte, le Magistère antérieur au Concile Vatican II, voire antérieur à la mort de Pie XII.
Or il me semble que ce Magistère constant là prend appui non seulement sur la Tradition, mais aussi sur l'Ecriture, et est alors, conformément à sa nature et à sa vocation, une instance d'explicitation et d'interprétation de l'Ecriture et de la Tradition, et non une composante organique de cette dernière.
Ce que l'on trouve dans la Tradition, notamment les écrits des Pères et des Docteurs de l'Eglise, fait autorité, et ce que l'on trouve dans le Magistère, notamment les Conciles oecuméniques et les lettres encycliques, fait également autorité, mais la Tradition et le Magistère ne font pas autorité exactement de la même manière.
Je n'aurai pas la prétention de savoir mieux que quiconque ce qui est bon pour la FSSPX, mais je demeure convaincu pour ma part que si la FSSPX
- mettait davantage en valeur, d'une manière constructive et positive, son attachement légitime au patrimoine de la Tradition, et notamment aux composantes scolastique et tridentine de la Tradition, incarnées par de nombreux Docteurs de l'Eglise,
- ne donnait pas aussi fréquemment et fortement l'impression de mettre en avant, d'une manière négative et normative, sa réprobation, qui semble être parfois absolument intégrale, du Concile Vatican II et de presque tout ce qui s'est dit ou fait après, ou de presque tout ce qui se dit ou se fait depuis,
nous serions possiblement en présence d'un autre état d'esprit, pas moins orthodoxe, mais à la fois plus diplomate et plus pédagogue.
Je vous souhaite un bon après-midi et vous dis à bientôt.
Scrutator.