"L’Église catholique ne rejette rien de ce qui est vrai et saint dans ces religions. Elle considère avec un respect sincère ces manières d’agir et de vivre, ces règles et ces doctrines qui, quoiqu’elles diffèrent sous bien des rapports de ce qu’elle-même tient et propose, cependant reflètent souvent un rayon de la vérité qui illumine tous les hommes. Toutefois, elle annonce, et elle est tenue d’annoncer sans cesse, le Christ qui est « la voie, la vérité et la vie » (Jn 14, 6), dans lequel les hommes doivent trouver la plénitude de la vie religieuse et dans lequel Dieu s’est réconcilié toutes choses [4]. Elle exhorte donc ses fils pour que, avec prudence et charité, par le dialogue et par la collaboration avec les adeptes d’autres religions, et tout en témoignant de la foi et de la vie chrétiennes, ils reconnaissent, préservent et fassent progresser les valeurs spirituelles, morales et socio-culturelles qui se trouvent en eux."
La phrase mise en gras n'est appuyée par aucune référence dans la Tradition (ni Pères de l'Église ni conciles ni document magistériel) et pour cause puisqu'on trouvera des textes contraires par centaines.
Par ailleurs, cette phrase est en contradiction évidente avec l'affirmation en italique qui suit qui, elle, est pleinement attestée et d'ailleurs référencée par une citation scripturaire.
Pour le reste, il y a dans divers textes de Vatican II quelques faiblesses ou marques de l'époque précise 1962-1965 : rien là de "non catholique" mais simplement des choix pastoraux malencontreux basés sur des connaissances imparfaites, des préjugés qui se sont révélés faux depuis (ex. le vernaculaire comme outil liturgique pastoral miracle) à la manière de l'optimisme benêt et même surréaliste qui clôt le message de Jean XXIII Gaudet Mater Ecclesia de 1962.
Comme tout texte conciliaire, Vatican II est ouvert à une réception qui doit en émonder ou redresser les faiblesses, préciser les zones litigieuses : une partie de ce travail a été fait depuis 50 ans [la FSSPX s'honorerait à le reconnaître], spécialement par Jean-Paul II (ex. sur le subsistit in, Dominus Iesus, Apostolos suos 1998, sur le rapport Église-État-politique mais aussi dès 1975 Evangelii nuntiandi par Paul VI), Summorum Pontificum par Benoît XVI.
Mais il reste encore des chantiers à peine entamés : le plus criant étant, de l'aveu même de Joseph Ratzinger, celui de la discontinuité en liturgie romaine Forme ordinaire, la théologie et son enseignement demeurent un champ de bataille où les textes cadre romains sont trop souvent ignorés, contournés ou ouvertement méprisés, la rénovation du collège épiscopal laisse à désirer etc.
Ce qui alimente surtout le malaise chez plusieurs (ex. Mgr Gherardini) et la défiance de la FSSPX tient à la faible réception dans la vie de l'Église de ces ajustements magistériels : les interprétations vicieuses ou défaillantes, "l'herméneutique de rupture", prévalent dans la plupart des diocèses, quand ce n'est pas chez certains cardinaux. La désobéissance et les hérésies gallicanes et fébroniennes sont revenues qu'on songe à l'Église allemande, à l'Église autrichienne plus malade encore, à l'Église belge et sans oublier des inclinations néo-gallicanes plus diffuses et atténuées en France, la rébellion ouverte de certains évêques en Italie sous le nez du pape... un tour en Inde et en Amérique latine apporterait aussi des exemples peu édifiants de ce type même si l'Europe de l'Ouest est sans doute la plus touchée.
Si Rome parvenait enfin à diffuser son enseignement sur le concile Vatican II, si cette herméneutique de la réforme dans la continuité animait vraiment nos communautés, la distance entre Rome et Menzingen se réduirait considérablement.
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