Rebonjour et merci, Etienne.
Je ne pensais pas à un aspect, tel que celui-là, du développement doctrinal actuel de la FSSPX, car je pensais plutôt à un aspect, pour ainsi dire, moins canonique et plus magistériel, mais je trouve que le texte auquel renvoie votre lien internet est à la fois intéressant et préoccupant.
Intéressant, parce qu'il reflète l'expression du fondement d'une position de principe ecclésiologique générale, à l'occasion, si j'ai bien compris, d'une controverse ecclésiastique particulière.
Préoccupant, parce le mode d'explicitation du fondement de cette position de principe est situé, en quelque sorte, aux confins du paralogisme ; le mieux est de citer le paragraphe en question.
" Parce que la Fraternité Saint-Pie X a été officiellement reconnue par l’Eglise,
parce que tous nous avons jugé sa suppression aussi inique qu’infondée et donc invalide, (sic)
tous – et Mgr Lefebvre le premier – nous avons reconnu à la Fraternité Saint-Pie X le pouvoir d’incardiner, (sic)
selon l’indult qui aurait normalement dû lui être accordé par la Sacrée Congrégation des religieux (cf. Statuts, ch. IV, art. 2). (sic)
Tant que la cause n’aura pas été rejugée droitement et légalement par Rome, il existe donc bien, au sein de notre Fraternité, une juridiction ordinaire qui descend du Pape (même à son corps défendant) au Supérieur général pour lui permettre, entre autres, l’incardination de ses membres.
Cette juridiction ordinaire, non territoriale mais personnelle, ne s’exerce nullement sur les fidèles (c’est alors la juridiction de suppléance qui est invoquée) mais sur les seuls membres de notre Fraternité, à l’instar de celle qui existe dans tous les ordres religieux.
C’est dans le cadre et le respect de cette incardination préalable – ou de tout autre, comme celle d’un prêtre diocésain ou religieux démis injustement au motif de son choix pour la Tradition – qu’un prêtre, pris individuellement, peut exercer de manière habituelle la juridiction de suppléance que lui accorde l’Eglise au profit des fidèles en raison des circonstances présentes.
Oublier cela, c’est oublier que l’Eglise a toujours eu en horreur le prêtre vagus (sans incardination), au point de l’excommunier ipso facto dans le passé.
Il est donc impossible de considérer que chaque prêtre de la Tradition possède par lui-même et de façon égale avec ses autres confrères une juridiction de suppléance, et que la Fraternité n’est qu’une simple association conventionnelle de ces prêtres, destinée à fédérer leur apostolat au profit de la cause “Tradition”. "
Je ne dis pas le raisonnement, ratione materiae, est erroné ou infondé, mais je trouve anormal que l'on fasse passer trois "arguments subjectifs" (je n'ai pas dit illégitimes) pour la suite logique d'un argument objectif, le rappel d'un fait historique avéré :
" Parce que la Fraternité Saint-Pie X a été officiellement reconnue par l’Eglise,
parce que tous NOUS avons JUGE sa suppression aussi inique qu’infondée et DONC invalide, (?!)
tous – et Mgr Lefebvre le premier – NOUS avons RECONNU à la Fraternité Saint-Pie X le pouvoir d’incardiner, (?!)
selon l’indult QUI AURAIT NORMALEMENT DU lui être accordé par la Sacrée Congrégation des religieux (cf. Statuts, ch. IV, art. 2). (?!)
Tant que la cause n’aura pas été "REJUGEE" droitement et légalement par Rome (?!), il existe "DONC" bien, au sein de NOTRE Fraternité, une juridiction ordinaire (?!) qui descend du Pape (MEME A SON CORPS DEFENDANT) au Supérieur général (?!) pour LUI permettre, entre autres, l’incardination de SES membres. "
Ce n'est plus : "si tu n'es plus en accord avec nous, tu t'exclus de toi-même de notre mouvement", mais cela ressemble à : "si tu n'est plus en accord avec Rome, et si tu rejoins notre Fraternité, tu t'intègres de toi-même à l'Eglise catholique, grâce à nous, et malgré elle".
Il ne faudrait peut-être pas qu'un mouvement de catholiques progressistes se mette à raisonner de cette manière là, car je ne vois pas très bien, alors, ce que la Fraternité aurait, dès lors, à lui opposer, sous cet angle là : celui d'une communion ecclésiale "par délégation" qui risquerait peut-être de devenir une communion ecclésiale "de substitution".
Je vous souhaite une bonne fin d'après-midi et je vous dis à bientôt.
Scrutator.