Trente est l'un des conciles les plus importants de l'histoire du catholicisme ; il est le plus abondamment cité par le concile de Vatican II (1962-1965).
Quelle herméneutique de continuité !
Je suis loin d'avoir lu le concile de Trente et de le comprendre, mais je sais à peu près, pour avoir lu quelques histoires de Vatican II, qu'on ne peut guère faire plus opposé entre les deux... Le premier est offensif quand le second ouvre son coeur au monde et laisse entrer l'eau de partout.
Leur point commun toutefois : l'abominable durée qui fait penser aux calamiteux conciles conciliaristes du XVe s.
Heureusement que Luther était là pour donner Trente.
Merci de me rappeler les noms des évêques français siégeant à Trente et à chaque session (ceci pour le côté universel du concile...).
Mais l'Eglise médiévale et les Pères de l'Eglise n'avaient pas besoin de Trente pour être complétés et... sublimés.
Trente a dit.
Vatican II a dit.
L'Eglise exista avant saint Thomas d'Aquin, comme avant Trente.
Nous ne sommes pas censés épouser la "formation" des séminaristes de la fin du XIXe s. jusqu'à l'avant dernière guerre. Pauvres séminaristes empêchés d'avoir une Bible en français dans leur trousseau.
Quand l'immense théologien et philosophe Pierre d'Ailly, mort cardinal, dit que nos destins peuvent dépendre du cours des astres, il a parfaitement le droit de le penser et de le théoriser dans un traité.
La diversité entre théologies était immense en ces temps bénis où les Chartreux ne pensaient pas comme des Carmes qui ne pensaient pas comme des Dominicains qui ne pensaient pas comme les innombrables familles Bénédictines. Et cela marchait, avec quelques rétractions de temps en temps... Comme lorsque vers 1400 à Paris, l'Université et le roi ont interdit de croire à la très farfelue Immaculée Conception (que l'on ne peut déduire des Evangiles). Voyez pour ce dogme fort récent remontant au temps apostolique. C'était aussi fou que d'énoncer de nos jours la Vierge comme co-rédemptrice que certains milieux tradis ou hyper-mariaux wojtyliens voudraient nous faire gober. Mais disant cela, je suis sans doute un calviniste... La théologie mariale de Luther passerait presque aujourd'hui pour celle d'un cardinal bon teint.
Allez voir aussi si la théologie de la grâce découlant du pape a toujours été la même... Avant le XIIIe s., le pape est l'évêque de Rome, pas du tout le monarque de la chrétienté centralisée. Sous les Carolingiens et a fortiori avant, le pape est quelqu'un de très lointain, une créature romaine ou impériale, qu'un évêque sur cent consulte en recevant une lettre destinée à devenir décrétale, quand l'évêque n'a pas tout bonnement décidé d'inventer la réponse...
Vous tenez mordicus au développement organique de la messe et de la doctrine... Pour les limbes, que dites-vous aux parents qui ont perdu leur jeune enfant ? Benoît XVI a-t-il bien fait ? Je me suis fait copieusement remettre d'aplomb par un chanoine tradi à qui je disais avoir été triste après les obsèques d'un petit enfant dans son cercueil blanc (dans la forme traditionnelle, j'avais même quitté mon travail pour cela, lors même que je ne connaissais pas la famille).
Réduire les sacrements à sept avant le XIIIe s. aurait été de la dernière des injustices.
Innocent III a fait passer le sous-diaconat parmi les ordres majeurs.
L'élévation de l'hostie n'existe pas avant Latran IV, et fut inventée à Paris dans les années 1180.
Le trentain a une Histoire, et saint Augustin n'aurait certainement pas aimé cette pratique.
Le Purgatoire, idem. Et dieu sait si je méprise Le Goff.
A l'époque carolingienne, les grands penseurs n'étaient pas du tout d'accord sur la mort et l'âme, la nécessité de demander des messes ou de reposer dans un lieu consacré.
Les séminaires sont tridentins, car avant, on apprenait sur le tas.
La mitre épiscopale apparaît après l'an mille et pour des occasions fort ponctuelles.
La papauté a inventé la donation de Constantin, pour justifier son temporel. Il fallut qu'au XVe s. on lui prouve la supercherie.
Les papes sont élus par les cardinaux seulement depuis le XIIe s. (et encore), et pas en 1415.
J'en ai des kilomètres à vous présenter, avec de belles ruptures, de beaux saltos arrières... La discipline, qui est parfois de la doctrine, a changé plus d'une fois.
Comment se fait-il qu'un concile oecuménique ait accepté l'utraquisme aux Hussites ? Que des générations ont acceptés que les Carolingiens modifient le credo et que les traductions minables d'après Vatican II aient maintenu "de même nature" alors que c'est une profonde hérésie ? Un partout, la balle au centre.
Je ne suis pas un sous-marin de La Croix et du Père Eychenne.
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