A) Le « compromis » institué par le Concile de Jérusalem et dont font état les Actes des Apôtres (l'interdiction du sang) est tombé en désuétude.
Car il ne s'agissait que d'un compromis. Les paroles de Jésus étaient claires :
"Ce n'est pas ce qui entre dans la bouche qui souille l'homme ; mais ce qui sort de sa bouche, voilà ce qui souille l'homme. » Mt 15:11.
« Il n'est rien d'extérieur à l'homme qui, pénétrant en lui, peut le souiller, mais ce qui sort de l'homme, voilà ce qui souille l'homme. » Mc 7:15.
Les deux évangiles citent Is 29:137 :
« Ce peuple m'honore des lèvres, mais leur cœur est loin de moi. Vain est le culte qu'ils me rendent : les doctrines qu'ils enseignent ne sont que préceptes humains. »
Et il y a l'épisode la rencontre de St Pierre et du centurion Corneille évoquée longuement (un chapitre entier) dans les Actes des Apôtres.
Alors qu'il est en prière un ange apparaît en vision au centurion Corneille l'informant que le « Seigneur a entendu sa prière » et l’invitant à faire venir chez lui Simon « que l'on surnomme Pierre », lequel se trouvait alors à Joppé (Ac 10:1-8). Les envoyés de Corneille rencontrent Pierre alors qu’il cherche à comprendre la vision que lui-même a reçue, lui enjoignant de manger de la nourriture que, comme Juif, il considérait comme impure (Ac 10:19-22).
B) Sur la question de l'avortement provoqué, vous pouvez lire, ci-dessous, un extrait de la déclaration de la Congrégation pour la doctrine de la foi du 18 novembre 1974 qui fait aussi un point historique sur la position de l'Eglise à ce sujet.
"6. La tradition de l’Église a toujours considéré que la vie humaine doit être protégée et favorisée dès son début, comme aux diverses étapes de son développement. S’opposant aux mœurs du monde gréco-romain, l’Église des premiers siècles a insisté sur la distance qui, sur ce point, en sépare les mœurs chrétiennes. Dans la Didachè, il est dit clairement : « Tu ne tueras pas par avortement le fruit du sein et tu ne feras pas périr l’enfant déjà né (6). » Athénagoras souligne que les chrétiens tiennent pour homicides les femmes qui utilisent des médecines pour avorter ; il condamne les meurtriers d’enfants, y compris de ceux qui vivent encore dans le sein de leur mère, « où ils sont déjà l’objet des soins de la Providence divine (7) ». Tertullien n’a peut-être pas toujours tenu le même langage ; il n’en affirme pas moins clairement le principe essentiel : « C’est un homicide anticipé que d’empêcher de naître : peu importe qu’on arrache l’âme déjà née ou qu’on la fasse disparaître naissante. Il est déjà un homme celui qui le sera (8). »
7. Tout au long de l’histoire, les Pères de l’Église, ses pasteurs, ses docteurs ont enseigné la même doctrine, sans que les diverses opinions sur le moment de l’infusion de l’âme spirituelle aient introduit un doute sur l’illégitimité de l’avortement. Certes, quand, au Moyen Age, l’opinion était générale que l’âme spirituelle n’était présente qu’après les premières semaines, on a fait une différence dans l’appréciation du péché et la gravité des sanctions pénales ; d’excellents auteurs ont admis, pour cette première période, des solutions casuistiques plus larges, qu’ils repoussaient pour les périodes suivantes. Mais on n’a jamais nié alors que l’avortement provoqué, même en ces premiers jours, fût objectivement une grave faute. Cette condamnation a, de fait, été unanime. Parmi tant de documents, il suffira d’en rappeler quelques-uns. Le premier Concile de Mayence, en 847, reprend les peines établies par les Conciles précédents contre l’avortement et décide que la plus rigoureuse pénitence sera imposée « aux femmes qui provoquent l’élimination du fruit conçu de leur sein (9) ». Le décret de Gratien fait état de ces paroles du Pape Étienne V : « Celui-là est homicide qui fait périr par avortement ce qui était conçu (10). » Saint Thomas, docteur commun de l’Église, enseigne que l’avortement est un péché grave contraire à la loi naturelle (11). Au temps de la Renaissance, le Pape Sixte Quint condamne l’avortement avec la plus grande sévérité (12). Un siècle plus tard, Innocent XI réprouve les propositions de certains canonistes laxistes qui prétendaient excuser l’avortement provoqué avant le moment où d’aucuns fixaient l’animation spirituelle de l’être nouveau (13)".
Vous pouvez lire toute la déclaration ici