Concernant le cas soulevé par Eudoxie par Gereo 2020-04-23 16:49:22 |
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Extrait du livre noir de la FSSPX (AVREF) mentionné par un autre liseur. Le traitement par la FSSPX de ce cas, qu'on peut difficilement qualifier de cas ancien, soulève quelques questions quand même.
L’histoire commence à Goussonville dans les Yvelines, où l'abbé Roisnel est directeur d’une école maternelle et primaire hors-contrat, Notre-Dame-de-la -Sablonnière. En 2010, deux enseignantes de l’établissement et une de leurs amies se plaignent à la Fraternité d’abus sexuels. L’abbé Roisnel est alors envoyé discrètement dans le couvent capucin de Morgon (Beaujolais) et une enquête interne a lieu, qui conclut à des « actes sexuels sans fornication ». La mesure d’éloignement était censée durer deux ans. La Fraternité confirme que l'abbé Roisnel est resté chez les capucins de Morgon jusqu’en mars 2013.Il faut préciser d’emblée que le procès « canonique » n’en était pas un, vu que la FSSPX n’a pas saisi la Congrégation pour la Doctrine de la Foi (CDF) comme elle aurait dû le faire et n’était donc pas mandatée. Et comme à l’habitude, ni le supérieur du district de France, l’abbé Régis de Cacqueray, ni Mgr Fellay, ni aucun autre prêtre informé n’ont alerté les autorités civiles françaises des accusations des enseignantes, au prétexte qu’elles étaient majeures. Outre les lacunes flagrantes de l’enquête interne, ce fait démontre le déni total de l’état de faiblesse des victimes et, de façon plus large, de l’emprise morale et psychologique des prêtres de la Fraternité sur leurs fidèles. Ainsi, lorsqu’une des victimes se confie à un autre prêtre FSSPX sur les abus de l'abbé Roisnel, il lui fait subir un exorcisme. Pourtant, les deux procès d’assises ont clairement établi que Christophe Roisnel avait usé de son autorité ecclésiastique pour commettre ses crimes et faire taire ses victimes. Lui aussi a pratiqué des exorcismes sauvages, prétendument pour les guérir d’abus sexuels passés, réels ou supposés. Il s’agissait de «soigner le mal par le mal » et reproduire les abus supposés afin de les dépasser. La « thérapie » comprenait des exorcismes, des flagellations et des viols. Des « actes de barbarie » particulièrement sordides sur une des victimes ont aussi été retenus par la cour d’appel : pénétration avec un manche de balai, des ciseaux, une brosse à dents, des aiguilles à tricoter, ... Il s’agissait d’aider la trentenaire à « accepter les hommes, pour ensuite se marier ». Si l’enquête interne de la FSSPX a conclu à des actes sexuels sans pénétration ni violence, c’est qu’elle ne s’est nullement préoccupée des victimes et de leurs lourds traumatismes. L’une d’entre elles à même tenté de se casser le bras pour échapper à Roisnel. Il n’est donc pas étonnant que ces femmes aient été incapables de révéler tout de suite à la Fraternité l’étendue des sévices, ou de déposer plainte pénalement. D’ailleurs, c’est par des formulaires envoyés par la poste que la FSSPX a recueilli les dépositions des victimes. Traumatisées et sous emprise, les victimes n’ont alors « avoué » que la pointe de l’iceberg et l’abbé Roisnel n’a été condamné qu’à une pénitence chez les capucins. Ce n’est qu’en 2013 qu’une des victimes dépose enfin plainte au parquet de Versailles, en étant scandalisée d'apprendre que l’abbé Roisnel était nommé dans une autre école (pour garçons). Une instruction est alors ouverte et Christophe Roisnel finit par être placé en détention provisoire, en avril 2014. Il semble pourtant que ce grand malade ait eu l’occasion depuis la fin de sa « pénitence » de faire à nouveau des siennes en se montrant trop proche des enfants et en essayant à nouveau de pratiquer sa fameuse « thérapie » sur un scout pendant un camp d’été. La FSSPX pensait-elle que l’abbé Roisnel était tout à fait apte à encadrer des garçons, que seules les femmes étaient en danger avec lui ? Leur responsabilité est en tout cas énorme et on ne peut que se réjouir que la justice française ait mis fin aux agissements de Roisnel, désormais inscrit au fichier des délinquants sexuels et astreint à un suivi socio-judiciaire de six ans quand il aura purgé sa peine.
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