disait réellement que Dieu nous faisait entrer en tentation. Et les gens qui disaient cela, volontairement ou non, frisaient l'hérésie ... du moins, les responsables de cette formulation.
... selon vous, frisait-il l'hérésie aussi, ainsi que le Concile de Trente, excusez du peu, qui déclara infailliblement l'authenticité
dogmatique de la Vulgate (l'élevant, par-là, au statut de quasi-original, ce que le Concile, il l'aurait pu, refusa pour la Septante) ?
Peut-être eût-il suffi, au lieu de regurgiter de vieilles polémiques stériles, d'avoir lu ou de relire Saint Thomas qui dit quelque part, si mes souvenirs sont bons,
Et ne nos inducas in tentationem, per quod non petimus ut non tentemur, sed ut a tentatione non vincamur, quod est in tentationem induci.Et tout est dit.
En allemand nous prions depuis toujours (depuis le gothique:
jah ni briggais uns in fraistubnjai**):
und führe uns nicht in Versuchung, "et ne nous induis point en tentation", on tutoie le Bon-Dieu chez nous (puisqu'on voussoie les domestiques et les subalternes, et le Bon-Dieu n'en fait pas partie), même si notre
Rituale Trevirense familial de 1767, trilingue, pour ménager les Français en visite à Coblence, traduit en voussoyant "ne nous induisez point en tentation".
** Streitberg, Gotische Bibel, 1919-2, p. 7