Bonsoir Luc PERRIN,
1. Je ne crois pas être jamais allé en direction de l'attribution à Jean XXIII d'une intention de faire torpiller les schémas préconciliaires qui se serait traduite par une alliance de Jean XXIII, avant même le début du Concile, avec ceux que j'ai appelé ce matin les "putschistes" du 13 octobre 1962.
2. Je ne mets pas en cause le manque de sincérité de Jean XXIII, qui accordait en effet de la valeur à ces schémas, et qui croyait en la possibilité d'un Concile "de ratification", d'une seule année ou session, mais je mets en cause son manque de réalisme, et si je ne pense pas qu'il a fait agir, en revanche, je pense qu'il a laissé agir ceux auxquels il aurait dû s'opposer avec davantage d'autorité, d'énergie et de fermeté.
3. Ainsi, après le 13 octobre, il y a eu le 16 octobre, et l'acceptation par Jean XXIII du renvoi des schémas pré-conciliaires, à l'exception, je m'exprime de mémoire, du schéma sur la liturgie.
4. Quand j'ai parlé ce matin d'une messe qui était déjà dite, j'ai fait allusion au fait que certains acteurs, encore minoritaires et conscients de l'être, en 1962, mais qui ne l'ont plus été par la suite, sont arrivés à Rome, pour le début du Concile, avec l'intention bien arrêtée de s'en prendre d'une manière radicale aux schémas préconciliaires ; leur siège était déjà fait, sur et contre ces schémas, et il ne semble pas que leur intention ait été de débattre de ces schémas, d'une manière loyale, dans l'aula conciliaire.
5. Sur le dernier point de votre message, nous nous rejoignons, c'est d'ailleurs la raison pour laquelle j'ai du mal à comprendre que certains catholiques, encore aujourd'hui, disent en substance qu'il serait bon que "Rome" nous dise "enfin" comment il convient de comprendre le Concile, alors que "Rome" ne fait "presque" que cela.
6. Des textes, des lettres encycliques et des exhortations apostoliques, il y en a eu presque trop, et non trop peu ; ce qui fait défaut, depuis un demi-siècle, c'est le décalage entre la mise en forme doctrinale vaticane, absolument abondante, et une mise en oeuvre pastorale diocésaine qui donne "parfois" le sentiment, dans le contexte français, de prendre appui sur autre chose que sur cette mise en forme.
Je vous remercie pour votre message et je vous souhaite une bonne nuit.
Scrutator.