Impasse complète sur les condamnations du Saint Office? par pacem tuam da nobis, Domine 2020-12-13 22:12:52 |
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J'ai juste survolé l'article, mais j'y trouve ceci (le gras est mien):
12. L’Église s’est prononcée sur la divulgation du Secret. Le 14 août 1880, l’année suivant la publication de la dernière version du Secret, celle qui est aujourd’hui communément reçue, le cardinal Caterni, préfet de la Sacrée Congrégation de l’Inquisition, écrivit à l’évêque de Troyes, Mgr Cortet, que
cette publication n’a pas plu du tout au Saint-Siège, aussi sa volonté est-elle que les exemplaires de la dite brochure – partout où ils ont été mis en circulation – soient retirés des mains des fidèles.
Comme le texte n’en continuait pas moins de circuler, la Sacrée Congrégation du Saint Office promulgua le 21 décembre 1915 le Décret Ad supremae par lequel le Saint-Siège
ordonne à tous les fidèles, à quelque pays qu’ils appartiennent, de s’abstenir de traiter et de discuter sur le sujet dont il s’agit, sous quelque prétexte et sous quelque forme que ce soit, tels que livres, brochures ou articles signés ou anonymes, ou de toute autre manière.
AAS, t. VII (1915), p. 594.
Les contrevenants seront privés des sacrements s’ils sont simples laïcs ou même suspens s’ils sont prêtres. Le 7 février 1916, le cardinal Merry del Val précisait au nom du Saint-Office que l’apparition de La Salette ne bénéficiait pas d’une reconnaissance romaine, et restait simplement approuvée par l’autorité diocésaine, compétente en la matière. La réédition de 1922, avec Imprimatur du Père Lepidi, fut mise à l’Index (c’est-à-dire « proscrite et condamnée ») par un décret du même Saint-Office, du 9 mai 1923. Une dernière intervention du Saint-Office, le 8 janvier 1957, avec une lettre du cardinal Pizzardo au Père Francesco Molinari, procureur général de la Congrégation des Missionnaires de La Salette, précise que c’est bien le texte du Secret rédigé par Mélanie en 1879, et republié en 1922, qui fait l’objet de la condamnation. Il ressort de tout cela que :
1) le texte du Secret n’a pas été approuvé par l’Église comme l’a été l’apparition de 1846 ;
2) le Saint-Office en a interdit la diffusion sous peine de lourdes sanctions en 1915 ;
3) il en a interdit la possession et la lecture en 1923 ;
4) il a précisé qu’il entendait en condamner le contenu en 1957.
13. Plusieurs livres concernant le Secret ont été mis à l’Index : deux de l’abbé Combe, curé de Diou, respectivement les 7 juin 1901 et 12 avril 1907 et un du docteur Mariavé (pseudonyme du docteur Grémillon) le 12 avril 1916. Un grand nombre de prêtres divulgateurs du Secret furent frappés de sanctions canoniques : le Père Parent suspendu par l’évêque de Nantes en 1903 ; l’abbé Sicard, censuré par le Saint-Office en 1910 ; l’abbé Rigaud, suspendu par l’évêque de Limoges en 1911 ; l’abbé Althoffer, interdit en 1960. Le plus célèbre propagandiste du Secret de Mélanie fut l’écrivain Léon Bloy dans Celle qui pleure en 1908 et la Vie de Mélanie en 1912. Il fut suivi en cela par son filleul et disciple Jacques Maritain… Mgr Léon Cristiani a fait justice des erreurs gravissimes de Léon Bloy dans son beau livre, Présence de Satan dans le monde moderne,paru en 1959 [11].
14. Le décret du Saint-Office du 21 décembre 1915, par lequel le Saint Siège proscrit la diffusion et la lecture du Secret rédigé en 1879, précise que les mesures prises ne sont pas contraires à la dévotion de la Très Sainte Vierge invoquée et connue sous le titre de Réconciliatrice de La Salette. L’apparition de La Salette avec tout le culte qu’elle implique, fait partie du patrimoine de la dévotion catholique. Il en va tout autrement du Secret de Mélanie. Dans son traité classique de théologie mystique, le père Poulain en donne l’appréciation suivante :
Le Secret de Mélanie de La Salette est regardé par certaines personnes comme ayant été modifié par l’imagination de la voyante. Une des raisons sur lesquelles on s’appuie est que le texte renferme des accusations très dures et sans aucun correctif sur les mœurs du clergé et des communautés de 1846 à 1865. L’histoire parle tout autrement et indique une période de ferveur et de zèle apostolique. C’était l’époque de Pie IX, de dom Bosco, du saint Curé d’Ars et de l’expansion de l’enseignement chrétien en France.
Auguste Poulain, sj, Des Grâces d’oraison – Traité de théologie mystique, partie IV, ch 22, n° 36 (3e règle de discernement : la révélation ne renferme-t-elle aucun enseignement ou n’est-elle accompagnée d’aucune action contraire à la décence et aux bonnes mœurs ?).
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