Vous n'avez donc pas lu ? par Amandus 2013-12-21 12:05:25 |
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Deux livres exposent les principes et les buts de Marcel Pérès et de son ensemble Organum :
– Marcel Pérès, Jacques Cheyronnaud, Les voix du plain-chant, 2001, Desclée de Brouwer, Collection Texte et voix (ci-dessous noté I) ;
– Marcel Pérès, Xavier Lacavalerie, Le Chant de la mémoire : Ensemble Organum, 1982-2002, Desclée de Brouwer, Collection Texte et voix (ci-dessous noté II).
Ces deux livres ne font pas mystère de cette intention de séparer le chant grégorien de la foi, et de s’opposer diamétralement à l’école de Solesmes (avec une ironie méprisante). Citons.
« [Perspectives]. Bien que promus par l’Église, les trois premiers domaines [recherche musicologique, formation pratique à des répertoires religieux, diffusion] devraient pouvoir s’intégrer dans la société civile laïque. Les activités proposées seraient indépendantes de tout investissement de foi » (I, 171).
« C’est dans cette perspective de basculement et de rupture qu’il faut examiner le travail d’Organum (…).
« Rappelons d’abord les grandes lignes de cette révolution opérée à l’initiative de Marcel Pérès et de l’ensemble Organum (…).
« Dernier point, enfin, qui ne va pas sans provoquer quelques grincements de dents, parce qu’étroitement lié aux deux précédents : c’est en renouant avec des traditions vocales encore vivantes (chant polyphonique corse, musique sacrée byzantine, samaa des soufis marocains ou tunisiens) que l’on peut vérifier d’éventuelles correspondances entre les notations anciennes des musiques religieuses et les pratiques actuelles.
Ces confrontations fructueuses posent de manière cruciale toutes les divergences avec Solesmes. Options musicales, d’abord — Solesmes ayant des idées très précises sur ce que doivent être l’homogénéité des voix, la beauté des timbres, la justesse des attaques et des notes, l’égalité du tempérament, l’emploi, ou plutôt le non-emploi, des micro-intervalles comme les tiers ou les quart de tons, la nature des ornementations ; divergences idéologiques, ensuite, qui ont conduit Marcel Pérès à rompre avec la vision spiritualiste d’un chant éthéré et désincarné… (bla-bla)… » (II, 211).
« Faire chanceler les certitudes et repousser les limites de notre paysage sonore aura donc été la grande affaire de l’ensemble Organum et de Marcel Pérès. Au chant grégorien lisse, séraphique, tempéré, qui semblait si bien s’accorder au dépouillement et à la paix des ruines romanes, s’est substituée une variété infinie de plains-chants, puissants, solaires, croulant d’ornements… » (II, 213).
« Dans les monastères chrétiens (…) on chantait avec la foi : un artiste, lui, le fait en tant que professionnel. Souvent, l’ensemble Organum fait d’une cérémonie religieuse un spectacle profane » (II, 215).
« L’ensemble Organum est un outil de questionnement infini.
« Sur la musique, sur la mémoire. Sur la foi. Sur ce socle anthropologique… (bla-bla)… » (II, 215).
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