Ne prenez pas mal ce que je vais vous dire.
Je crois que vous avez tendance à regarder la situation de la liturgie à partir de votre nombril. Et finalement, vos positions sont faites d’impressions, de sentiments ou de ressentiments.
Mais la crise de ce l’Église est bien plus profonde que vous ne le pensez et donc que vous ne le dites.
Des messes dignes, on en trouve effectivement de mon point de vue aussi. Mais avouez que vous n’iriez pas n’importe où sans vous renseigner avant. C’est tout de même un problème de taille car c’est une façon de légiférer qui ne devrait pas vous et moi nous appartenir.
Et puis cette crise liturgique, on le sait, mais vous faites comme si vous l’oubliez, n’est pas franco-française. La Communauté Saint Martin, c’est sûrement très bien. Mais quid en Allemagne, en Hollande, au Brésil ou en Argentine, par exemple?
Et puis la crise déborde bien au-delà de la façon de célébrer la messe, vous savez…
Je vais vous donner un exemple.
Le dimanche 26 décembre, j’ai assisté à la messe dans ma paroisse géographique, donc célébrée selon les normes liturgiques actuelles. Ce n’est pas si exceptionnel. Mon curé est de ceux que vous trouveriez à votre goût. Un esprit traditionnel, une sainte doctrine, un clergyman strict quand il ne porte pas la soutane, etc.
Au cours de son sermon, ce 26 décembre, il s’est étonné devant ses paroissiens. “J’ai été très surpris au cours de la messe de minuit de constater le nombre de personnes qui ont communié. Combien parmi elles étaient en état de communier ? Si j’avais dû entendre les confessions de chacune, je pense que je serais encore au confessionnal au moment où je vous parle…” Je mets des guillemets mais ses propos n’étaient pas exactement ceux-là. En revanche, c’est l’esprit de son admonestation dominicale.
20 minutes plus tard, les fidèles étaient appelés à aller communier. Eh bien! que croyez-vous qu’il se passa ?
Oui, c’est ça: une poignée est resté assise. La foule s’est avancée mains tendues pour réclamer son droit. Sans état d’âme, c’est le cas de le dire.
La crise de l’Église, la crise liturgique, c’est aussi cela.
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