Je tente de concilier tant bien que mal deux positions qui ne me semblent pas irréconciliables.
D'un côté, la ''Passion de l'Église'' me semble être une interprétation qui se tient, et sur ce point Me Parfu apporte de bons éléments de réflexion.
De l'autre côté, je suis entièrement d'accord avec vous qu'il faut maintenir le dogme de l'indéfectibilité de l'Église.
J'ai cru que la citation de Dom Lefebvre, qui est suivi d'un texte sur l'indéfectibilité, pouvait amener à rassembler les points de vue. J'ai vu les critiques de la citation de saint Augustin, mais je n'avais pas l'impression que cela remettait en cause l'idée développée par Dom Lefebvre qui, peut-être, a des raisons - qui pour l'instant nous échappent - d'employer la notion de ''caducité''.
Donc, si je comprends bien:
1- La notion de ''mort de l'Église'' ne conviendrait pas en raison de l'indéfectibilité. Je suis d'accord sur ce point.
2- La notion de ''passion de l'Église'' conviendrait (même si la passion du Christ implique aussi la mort de ce dernier, il n'en est pas ainsi pour l'Église). La notion de ''passion de l'Église'' serait donc une analogie mais pas une équivalence de la passion du Christ. Nous sommes probablement d'accord sur ce point.
3- La notion de ''mort apparente'' de l'Église pourrait-elle être acceptable? Je pose la question.
4- La notion ''d'éclipse de l'Église'' ne vous plaît guère, mais encore faudrait-il voir ce que l'on signifie par le mot ''éclipse'' (pour éviter une interprétation ''sédévacantiste''). Je ne suis pas prêt à rejeter complètement la notion ''d'éclipse'' (comprise dans le message de La Salette). Pensez-vous qu'il soit possible d'y donner un sens qui soit acceptable?
Bref, vous me confirmez que la notion de ''passion de l'Église'' est appropriée. Et sur ce point, nous sommes tous d'accord. Je ne voulais pas intervenir dans le débat à la manière d'un arbitre, mais contribuer à la discussion que je trouve très intéressante.
Ce qui me fait intervenir, c'est surtout pour insister sur la notion de ''passion de l'Église'' (et non pas sur la ''mort de l'Église'') qui ne signifie aucunement que celle-ci va disparaître et cesser d'exister pendant un temps. L'Église ne disparaîtra pas, c'est certain, mais il est possible qu'aux yeux du monde il en soit autrement.