On peut ne pas être d'accord avec cette position. Nous ne sommes pas dans le cas des trois points non négociables énoncés par Benoît XVI et si l'Eglise doit donner un sens à l'économie comme à toute activité humaine, elle n'est pas nécessairement compétente pour en préciser les modalités.
En fait, il faudrait idéalement revenir au système pré-révolutionnaire, qui était modérément libéral mais assurait le bien commun avec une organisation bien huilée, des corporations ayant leurs privilèges et toute autonomie à l'intérieur de ceux-ci. Signe du souci du peuple, l'obligation de consacrer la production agricole d'abord à la subistance des habitants des régions de production. Mais un retour à cette organisation me semble irréaliste et cela serait suicidaire dans le contexte d'économie mondialisée. A moins de vivre totalement en autarcie comme la Corée du Nord (il paraît que les Nord-Coréens ne s'en portent pas plus mal d'ailleurs si l'on en croit Soral qui a été sur place).
En revanche, la conception libérale est de loin préférable à un dirigisme étatique qui, quoi que vous en disiez, n'ordonne pas nécessairement au bien commun. Le paternalisme du XIXè siècle des Michelin, Schneider, Wendel, etc. n'a pas eu besoin de la force publique pour mettre à disposition de leurs ouvriers des logements, des écoles, des services, etc. Et de très nombreux patrons accordaient spontanément des congés, des primes d'intéressement, etc. car ils voyaient qu'il était de leur intérêt de fidéliser et ménager leur force de travail. Il faut arrêter de voir des intérêts systématiquement divergeants entre patrons et salariés !
Après, il y a bien évidemment des causes supérieures à l'efficacité economique et qui doivent s'imposer d'en haut. Par exemple les jeunes hommes devaient faire leur service militaire voire partir à la guerre pour assurer la sécurité de la nation. De même, un Etat catholique se devra d'imposer un jour de repos dominical pour que les hommes fassent leur salut. Mais le même Jean-Paul II que vous citez insistait sur la nécessaire neutralité (indifférentisme ?) de l'Etat en matière religieuse. Est-ce donc le libéralisme qui est à l'origine de la profanation du dimanche ? Non, c'est le fin de la royauté sociale de Notre Seigneur. Il ne faut pas tout confondre ! Déjà le saint curé d'Ars reprochait à ses ouailles de travailler le dimanche, et celles-ci n'étaient pas des ouvriers exploités par de méchants patrons. Alors que faire de nos jours où les gens se soucient encore moins de leur salut et ne vont plus à la messe ? Et pourquoi l'Etat irait-il s'occuper de choses religieuses alors même que l'Eglise leur demande de ne pas le faire ?
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