Une autre donnée importante, riche d'enseignements pour notre époque, est la conception des rapports de l'Etat avec les citoyens. Rerum novarum critique les deux systèmes sociaux et économiques, le socialisme et le libéralisme. Elle consacre au premier la partie initiale qui réaffirme le droit à la propriété privée. Au contraire, il n'y a pas de section spécialement consacrée au second système, mais — et ceci mérite que l'on y porte attention — les critiques à son égard apparaissent lorsqu'est traité le thème des devoirs de l'Etat (32).
L'Etat ne peut se borner à « veiller sur une partie de ses citoyens », celle qui est riche et prospère, et il ne peut « négliger l'autre », qui représente sans aucun doute la grande majorité du corps social. Sinon il est porté atteinte à la justice qui veut que l'on rende à chacun ce qui lui appartient. « Toutefois, dans la protection des droits privés, il doit se préoccuper d'une manière spéciale des petits et des pauvres. La classe riche, qui est forte de par ses biens, a moins besoin de la protection publique ; la classe pauvre, sans richesse pour la mettre à l'abri, compte surtout sur la protection de l'Etat. L'Etat doit donc entourer de soins et d'une sollicitude toute particulière les travailleurs qui appartiennent à la foule des déshérités
Sauf que ce n'est pas ça, le libéralisme. Aider les plus faibles n'est en rien incompatible avec la liberté économique. Le terme est mal choisi.
Laisser le fort abuser de sa force sans protéger le faible n'est pas du libéralisme puisque la liberté d'action du faible est alors réduite voire inexistante. Au contraire, l’existence d’un Etat de droit est indispensable à une économie libérale, ce qui suppose que l’on protège le faible contre les abus du fort.
Sinon, vous tombez dans l’oligarchie qui est aussi mauvais que l’étatisme. Et nous y sommes aujourd’hui.
Comment pouvez-vous dire que la France est un pays libéral ? Vous parlez de l’ouverture des frontières, mais celle-ci existait aussi dans l’URSS, entre les différentes républiques soviétiques !
- En France, les impôts représentent presque 60% du PIB.
- Vous n’êtes de facto pas libre de créer une entreprise : entre les taxes (payées avant même le premier euro de gagné !), les normes et réglementations en tous genres, les formalités diverses et variées, le péril de mort dans lequel vous met le fait d’embaucher quelqu’un trop tôt, etc. vous dissuade de monter la moindre affaire. Un exemple, avoir un domestique chez soi est un luxe inouï ! Entre le SMIC, les congés payés, les 35h, les charges, etc. c’est réservé à de très hauts niveaux de salaire, alors que l’on devrait pouvoir se mettre d’accord de manière bien plus souple.
- L’instruction des enfants ? Monopole d’Etat car même l’école privée est archisurveillée.
- Vous louez un appartement qui vous appartient et votre locataire en paie pas ? Tant pis pour vous, il vous faudra deux bonnes années pour le mettre dehors. Et si votre chambre de bonne en centre-ville fait moins de 9m², vous n’avez tout simplement pas le droit de la louer. Dommage pour l’étudiant qui s’en serait volontiers contenté plutôt que d’être obligé de louer une surface à peine plus grande en banlieue.
Et le monopole de la Sécurité sociale ? Et l’interdiction pour un agriculteur d’utiliser les semences qu’il veut ?
Tout concourt à la restriction des libertés. La France est un pays communiste et l’est de plus en plus ! Par exemple, supprimer la taxe d’habitation pour se concentrer sur la taxe foncière n’a pour but que de faire des Français un peuple de locataires, les méchants qui possèdent une résidence secondaire étant encore plus taxés.
Non, la France n’est pas un pays libéral.