Les procès en illégitimité etc... sont donc pour moi totalement nuls et non avenus.
Oui, mais ici il faut savoir de quoi on parle.
Il y a des sanctions, non-automatiques, que des hiérarques modernistes ont infligé à la FSSPX, à Mgr. Lefebvre, à d'autres prêtres restés fidèles à la foi et aux sacrements.
Ces sanctions sont bien entendu nulles, puisque les modernistes n'ont pas la juridiction pour les infliger, et aussi parce qu'elles sont manifestement injustes. On est d'accord sur ce point.
Mais il y a aussi des sanctions que le droit inflige automatiquement pour certains faits, qui sont des délits, ou qui le seraient en situation normale (sacre d'évêques sans mandat, ordinations de prêtres sans consentement de l'Ordinaire du lieu, etc.), mais le droit ne fait pas généralement ce distinguo moral.
Ces sanctions sont là sans l'intervention d'un hiérarque, elles se réalisent si l'action en question est posée. Tout simplement.
On voit aisément que la situation est plus subtile ici.
Je dirais d'emblée qu'il serait téméraire de maintenir que cette partie du droit est aujourd'hui tout simplement caduque, mais on peut bien supposer que les sanctions ne se réalisent pas dans certaines circonstances et sous certaines conditions et que ces circonstances et ces conditions sont données actuellement.
Ici on se reportera précisément aux moralistes, plutôt qu'aux canonistes.
D'autant plus qu'ici surgit un problème, qui n'est plus un problème de droit seulement, mais un problème moral et partant aussi théologique, notamment dans le chef de ceux qui acceptent comme autorités légitimes ceux-mêmes dont ils refusent les ordres et les sanctions, même selon le droit de 1917.
Et voilà qu'on arrive par un détour à la question clef qui est la base de tous nos problèmes: la question de l'autorité et de sa légitimité.
Ce débat on ne pourra pas le mener ici, et tant mieux car nous ne serions pas d'accord sur ce point, mais il faut bien voir que là se trouve une bombe à retardement qui risque de balayer toute obéissance et toute autorité, en introduisant un élément d'arbitraire et de subjectivisme, aussi et surtout dans la perspective du jour, lointaine mais que nous espérons tous, où l'autorité dans l'Eglise fonctionnera à nouveau de plein droit.
Au vu de ça, la démarche singulière des chefs de la FSSPX dans le dossier du fil présent, a rendu, me semble-t-il, un très mauvais service à la cause.