"bauge oecuménique"... une lettrée comme vous chère Vassilissa devrait faire la distinction lexicale qui échappe entièrement, comme plusieurs autres choses, à Theonas.
"oecuménique" n'a jamais voulu dire "interreligieux" et le commandement "ut unum sint", commandement évangélique que semble mépriser notre ami suisse un peu vite, ne s'est jamais appliqué à l'islam, aux raéliens, hindouistes ou que sais-je.
Vatican II en traite dans deux textes bien distincts, sans confusion aucune :
- un décret Unitatis redintegratio (1964) pour l'oecuménisme (entre chrétiens)
- une simple "déclaration", un terme flou dont le statut précis n'a pas été discuté curieusement par les spécialistes théologiens et canonistes, Nostra aetate (1965), pour le rapport aux religions non-chrétiennes dont l'islam.
Je suis surpris, connaissant votre science, de vous voir tomber dans ce piège linguistique... si fréquent dans la littérature de la F.S.S.P.X. Cette confusion des termes et des plans contribue à obscurcir les débats et nourrir la confusion des esprits. Par ex. dans la question de la liberté religieuse.
S'il faut être déjà prudent dans le domaine oecuménique - entre Églises et Communautés ecclésiales chrétiennes et exclusivement chrétiennes [Rome y ajoute bizarrement le judaïsme au moins dans l'architecture curiale] -, il convient de redoubler de prudence dans le domaine interreligieux qui est sur un plan complètement différent, celui de la simple cohabitation dans la Cité.
Je suis bien d'accord qu'il faudrait revenir en cette seconde matière à une bien plus grande prudence pastorale et que Rome même a pu en manquer depuis 1986. Mais, Theonas n'a fait qu'affirmer sans rien démontrer et pour cause, rien ne prescrit Assise I à IV dans la déclaration conciliaire.
Le premier secrétaire, nommé par Paul VI en 1964, pour le dialogue avec les non-chrétiens, le cardinal Marella incitait lui à une extrême prudence en cette matière et redoutait par dessus tout la suspicion de syncrétisme. Il a exercé la fonction de 1964 à 1973, fut Père conciliaire et il me semble qu'il devait savoir ce que voulait Vatican II et Paul VI pour cette question.
Je note enfin que des représentants musulmans et israélites étaient venus à la consécration épiscopale de Mgr Dollmann, évêque auxiliaire, en la cathédrale de Strasbourg. Personne n'a pensé qu'ils s'étaient convertis par ce fait au catholicisme.
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