Ainsi, le numéro 36 de la revue La Cigale de saint François expose le cas d’Archambaud IV, sire de Bourbon, mort excommunié : à la demande de saint Hugues, abbé de Cluny, le pape Urbain II, en visite au monastère, déclara au nom de l’autorité de saint Pierre que le défunt, qui s’était repenti avant de mourir, “était réintégré dans la communauté des fidèles”. Avec raison, la revue voit dans cet épisode une illustration de “l’esprit de justice de saint Hugues”.
Inversément, une excommunication post mortem telle que celle du pape Honorius Ier visait à avertir ceux qui risquaient de prendre le même chemin. À ce sujet, Dom Guéranger signale que, durant plusieurs siècles, les papes ne montèrent “sur la chaire apostolique qu’après avoir prononcé un anathème dans lequel se trouvait compris le nom de leur prédécesseur Honorius” (De la Monarchie pontificale, Paris 1870, p. 118).
Pour saisir toute la portée de cet anathème, il est bon de rappeler que les seuls témoignages de la défaillance du pape Honorius sont deux ou trois lettres qu’il écrivit, entre autres au patriarche de Constantinople Sergius. Durant tout le reste de son pontificat, Honorius s’était comporté en adversaire convaincu de toutes les hérésies. Si bien que ses premiers successeurs commencèrent par défendre vigoureusement sa mémoire jusqu’au moment où, au VIe concile œcuménique, on donna lecture des lettres qui manifestaient sa négligence de fait face à l’hérésie monothélite.
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