La formulation de notre ami Parfu était imparfaite et bien sûr pas à prendre au pied de la lettre : qui imagine ici que des traditionalistes a fortiori liés à la FSSPX dénonceraient saint Pie X, Pie XII ou les papes postérieurs à saint Pie V ayant apporté quelques minces retouches à son missel ? Personne de bonne foi et Athanasios D le sait au-delà de l'estocade rhétorique.
Un Novus Ordo Missae a été créé et le cardinal Roche s'en vante d'ailleurs.
Ce n'était pas la mission confiée au pape par le concile Vatican II dans la constitution Sacrosanctum concilium que peu lisent y compris dans le Collège des évêques et à Rome. A cet égard les rappels répétés de Denis Crouan étaient matériellement corrects.
Sur les conditions de ce dérapage majeur intervenu entre 1964 et 1969, les historiens ont écrit, les acteurs et témoins ont écrit cf. les mémoires du P. Louis Bouyer etc. On est passé d'une réforme conforme à l'énoncé de Pie XII (cité par Athanasios D) et dans les limites des droits du Siège de Pierre à une révolution liturgique.
L'abus papal de Paul VI, plus subi que voulu au départ du fait de multiples facteurs (Bugnini et ses complices à Rome, l'anarchie se répandant dans l'Église occidentale), fut de prétendre interdire (ou obroger en 1969) un rit romain approuvé et maintenu par l'usage au fil des siècles.
Je renvoie entre autres à Summorum Pontificum qui repose sur ce constat et T.C. tend à revenir à l'abus initial avec une forme d'obrogation sauf indult particulier.
Mais en cautionnant la création d'un nouveau rit, Paul VI restait dans la sphère de son ministère. La création était une démarche pastorale incongrue et qui n'a porté aucun des fruits escomptés par le même Paul VI dans son homélie de 1965, un peu comme la Vulgate révisée par Sixte Quint qui fut un ratage unanimement déploré - mais pourtant un ratage légal, reposant sur une injonction du concile de Trente (décret de 1546) opéré par un pape non contesté - un ratage si désastreux que Clément VIII deux ans plus tard (1592) fit rassembler et détruire tous les exemplaires et promulgua la version dite sixto-clémentine.
Hélas la révision heureuse opérée par Clément VIII n'a pas trouvé son équivalent après Vatican II pour le NOM : Jean Paul II s'est contenté d'infimes retouches dans son édition du NOM de 2002 (après une révision déjà en 1975 par Paul VI). Le cardinal Ratzinger a beaucoup parlé de "réforme de la réforme" - il faudrait dire ramener la révolution à la réforme voulue en 1963 - mais comme pape, il a reculé là comme ailleurs. "Parole, parole, parole" comme dit la chanson.
A quand un courageux Clément VIII du XXIe siècle ?
Dieu seul le sait mais à hauteur d'homme, on n'en prend pas le chemin.
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