Exemple d'une tentative de suppression d'un rite millénaire au XVe siècle par Luc de Montalte 2023-06-01 16:46:05 |
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Ce n'est pas la première fois que des papes tentent indument de faire supprimer un rite parfaitement légitime, comme je le notais ici à propos du rite ambrosien, citant Dom Guéranger (que personne n'accusera d'être anti-romain !). Certes ce n'était que pour le remplacer par le rite romain traditionnel, mais il n'empêche que les fidèles milanais qui se sont rebellés contre une telle tentative n'avaient rien de schismatique.
Ainsi, si par ailleurs on admet avec la FSSPX que le NOM est en soi valide, il n'y a donc aucune raison de conclure comme vous. S'il ne l’est pas c’est une autre affaire évidemment, mais ce n’est pas la position de la FSSPX, ni d'aucun traditionaliste non sédévacantiste, en toute logique.
Il n'y a donc pas de difficulté.
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Luc de Montalte 2023-03-15 16:02:10
Les nouvelles tentatives de restreindre l'usage du missel traditionnel ne sont jamais que de nouveaux abus contre lesquels il est sain et naturel de s'élever. Dom Guéranger, qu'on ne saurait accuser d’être anti-romain, note dans ses Institutions Liturgiques le combat des Milanais pour conserver leur rite contre la volonté de Nicolas II au XIe siècle puis d’Eugène IV au XVe siècle. Bien loin d'être schismatiques, leurs droits finirent par être explicitement reconnus par Alexandre VI :
Nicolas II qui en 1060 avait fait des tentatives pour abolir en Espagne le rite Gothique fit aussi des efforts pour anéantir le rite ambrosien. Il se servit à cet effet du zèle de saint Pierre Damien homme énergique et capable de faire réussir cette entreprise si le succès en eût été possible. Ce grand cardinal échoua dans sa légation et bientôt Nicolas II fut remplacé sur la Chaire de saint Pierre par Alexandre II, milanais, qui n'inquiéta point ses compatriotes dans la jouissance de leurs usages. Nous ne voyons pas que saint Grégoire VII si zélé pour la propagation du rite Romain ait rien entrepris contre la Liturgie Ambrosienne.
(...)
Muratori rapporte dans l'ouvrage [Antiquitates italiæ, IV, p. 834] cité plus haut que le cardinal Branda de Castiglione ayant été envoyé en 1440 par Eugène IV en Lombardie en qualité de Légat conçut le dessein d'abolir le rite Ambrosien jusque là qu'il osa s emparer d'un ancien Sacramentaire qu on croyait venir de saint Ambroise lui même et que le jour de Noël il fit chanter la Messe au rite Romain dans l'Église même du saint Docteur. Le peuple furieux courut aussitôt investir la demeure du Légat le menaçant de mettre le feu s'il ne rendait le Sacramentaire qu'il avait enlevé. Le Cardinal effrayé de cette sédition jeta le livre par la fenêtre et sortit de la ville dès le lendemain. Vers la fin du même siècle en 1497, Alexandre VI reconnut solennellement et confirma dans une Bulle rapportée par Ughelli [Italia Sacra, Ecclesia Medialonen, IV, p. 385], le droit des ducs et du peuple de Milan de célébrer suivant le rite Ambrosien, les Messes, les cérémonies, le chant, les Offices tant de jour que de nuit sans y rien changer.
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