j'avoue que ma réponse était en partie une réponse du tac au tac à Sacerdos simplex qui accusent ceux qui "ne croient pas au suaire" de pécher contre la vertu de prudence.
Beaucoup de gens y croient en toute bonne foi et il va de soi qu'il n'y a rien là de peccamineux ; je ne crois pas d'ailleurs qu'il y ait derrière les travaux des sindonologues de volonté de tromper, plutôt des manques de rigueur, des errements méthodologiques d'enthousiastes qui font feu de tout bois (cf. ma réponse à Vincent F.).
En revanche, malheureusement, le message de Sacerdos simplex est assez représentatif d'une attitude courante parmi les gens qui considèrent que le suaire est bien celui du Christ. J'ai vu, contre moi ou d'autres, de nombreuses attaques qui me semblent pour le coup pécher contre la vertu de prudence, ou par jugement téméraire. C'est le cas du message de Sacerdos simplex qui considère comme peccamineux de "ne pas y croire", ce qui me semble déjà un abus de langage (je crois en Dieu Père, Fils et Saint-Esprit, mais le Suaire a priori n'est pas la quatrième personne de la Trinité, donc par définition je ne crois pas "au Suaire"). On m'a traitée de traitre à la cause. On a accusé d'autres de nier l'incarnation ou la résurrection. Cela donne parfois l'impression que le Suaire est pour certains un cinquième évangile, et que remettre en question son authenticité comme artefact du 1er siècle ayant servi à ensevelir le Christ revient pour eux à nier... le contenu des évangiles. Cette attitude me semble pour le coup vraiment inquiétante. Nos aïeux n'ont pas eu besoin du suaire pour croire à la Mort et à la Résurrection du Christ.
Sur le Pantocrator, j'essayais de dire ceci : il s'agit d'une iconographie très ancienne (la plus ancienne attestation connue est à ma connaissance l'icône du Sinaï du VIe siècle, qui d'ailleurs n'a pas la mèche dont parle Yves Daoudal). C'est une iconographie d'origine païenne, inspirée ou tout au moins influencée par la représentation de Zeus comme l'Ancien des Jours : il faut bien comprendre que les premières représentations du Christ n'avaient que peu d'inspirations artistiques car les premières générations chrétiennes héritaient de l'interdit judaïque de la figuration divine.
La codification iconographique byzantine l'a stabilisée sous la forme que l'on connait, et qui était donc extrêmement répandue dans le bassin méditerranéen au Moyen Âge, y compris dans une bonne part de l'Italie qui a longtemps été sous l'influence artistique de Byzance. De ce fait, l'hypothèse d'une création au XIVe siècle n'a rien d'impossible et est parfaitement compatible avec l'observation de nombreux points communs entre le canon de l'icône et l'image visible sur le linge : il suffit que le créateur du linge ait eu connaissance du canon iconographique, ce qui est tout à fait plausible. En ce sens, les points communs qui existent bel et bien ne prouvent pas que l'image soit acheiropoiète ou très ancienne.
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