On peut citer les colères de 1789 et les deux infortunés décapités de la Bastille. Mais la violence de la Révolution française peut aussi se lire à la lumière de l'Ancien régime. Outre les lettres de cachets qui marquèrent consciemment ou non les artisans de la Terreur, on peut aussi citer certains procédés brutaux de tout cet Ancien régime qui ont paradoxalement marqué une révolution dont la doxa se voulait celle d'une table rase, mais dont la praxis démontre des liens avec le passé. Au début du 18ème siècle, il y avait la possibilité d'exécuter sans procès ceux qui faisaient de la contrebande de sel.
Je pense aussi à cette remarque du Dictionnaire de Furet et Ozouf: la Terreur fut aussi la rencontre paradoxale entre l'Ancien régime et la Révolution, où les deux états cumulèrent leurs effets. La société d'Ancien régime fut marquée par un vision aussi très jalouse de ce rang auquel chacun tenait: il n'est pas impossible que cette suspicion généralisée ait joué dans les mécanismes de la Terreur. C'est ce que pensait Mme de Staël. Ce qui n'exclut pas le jeu des dynamiques radicales propres à la Révolution qui apparaissent très rapidement (le discours sur la Révolution menacée, les esprits échauffés, etc.) A titre personnel, j'aurais aimé mieux connaître le parcours des bourreaux et des accusateurs publics: ont-ils été, plus que nous le pensons, des hommes de l'Ancien régime ?
D'autres historiens ont fait le parallèle entre les mesures de la Terreur et les différentes proscriptions pratiquées avant la Révolution dans les villages quand une épidémie arrivait.
Les révolutionnaires ont beau avoir été rousseauistes dans l'âme (encore que ce fut davantage le Rousseau de La nouvelle Héloïse que celui du Contrat social): ils sont aussi les enfants de Louis XV et de la monarchie administrative.
Soutenir le Forum Catholique dans son entretien, c'est possible. Soit à l'aide d'un virement mensuel soit par le biais d'un soutien ponctuel.
Rendez-vous sur la page dédiée en cliquant ici.
D'avance, merci !