Les restrictions alimentaires catholiques sont devenues un enjeu identitaire dans la première moitié du XIXe siècle, lorsque la pastorale épiscopale les a investies comme moyen de "rechristianisation" après la Révolution.
Elles ne l'étaient pas du tout dans le courant du XVIIIe siècle où la non-consommation de viande à certains jours était un fait social généralisé accompagné de ses structures économiques, par exemple le mareyage hippomobile, avec ses chevaux boulonnais tractant plusieurs tonnes de poisson de mer jusqu'à Paris en 24h (pour qu'il soit frais !).
La prédication sur le sujet évolue au XIXe pour incriminer, dans l'irrespect de la loi du jeûne, une manifestation de respect humain : là on a effectivement la notion de témoignage public. Cet aspect ne se trouve pas du tout dans la prédication antérieure qui parle plutôt de tempérance et fustige l'excessive délicatesse des gens : point d'aspect de témoignage public à cette époque.
Pour autant, le mouvement d'assouplissement de la loi du jeûne est déjà commencé, les évêques offrant des induits chacun pour son diocèse, ce qui aboutit à une situation très morcelée. Une arrière arrière grand tante qui avait deux résidences situées dans deux diocèses différents se déplaçait toujours peu avant le mercredi des Cendres pour s'installer où l'évêque était plus "coulant".
Par ailleurs, les deux guerres mondiales et les difficultés d'approvisionnement qu'elles ont induites ont considérablement accéléré ce mouvement.
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