Je vous l'ai dit depuis le début.
Vous ne pouvez pas faire de l'histoire du début du XVe s. avec le Littré ou le catéchisme des années 30.
Mirabilia si vous préférez.
Une bulle reprend le plus souvent, avec une grande prudence, les termes de l'impétrant, du moment que cela n'engage pas trop.
Je parle pour cette époque.
Vos nombreux ouvrages, que je ne connais pas, sont dépassés et trompés par une lecture anachronique. Il ne faut prendre que le dossier, très mince, des années 1370-1430, c'est tout. Et seuls trois historiens de Cambrai et de ces contrées ont repris la chose, en dialoguant d'ailleurs entre eux, sous le couvert de relecteurs spécialistes de la période.
On se moque de ce qu'un théologien de 1900 ou de 2020 peut penser de la chose. On veut des historiens de la fin du Moyen Age, rompu au vocabulaire de ce temps, aux sources de ce temps, à l'oeuvre de Pierre d'Ailly, au fonctionnement de l'officialité ou d'une légation en contexte schismatique. Ce n'est pas en débarquant avec nos références contemporaines qu'on comprend quoi que ce soit à d'Ailly. Je l'avais cité à dessein, car mes lectures étaient récentes.
Quand je dis que d'Ailly se moquait totalement de ces choses, et plus encore quand il était évêque que lorsque légat de Jean XXIII il fut obligé de s'aliéner des soutiens, je le réaffirme.
La dévotion est encadrée et réservée à l'usage local, guère plus vaste que celui du diocèse (au début, je me moque de l'époque moderne pour comprendre l'apparition). Comme le culte d'un Robert de Molesme fut réservé à l'abbaye fondée par lui, et un peu chez les Cisterciens, c'est tout ! Le sanctoral peut ne concerner qu'une église ou une communauté, un comté, un diocèse, une province.
Des théologiens d'alors considéraient que c'était un cruel manque de foi que de faire croire à ces choses sanguines, pour faire croire, de manière hyper-réaliste, que l'hostie devenait le Corps du Christ.
Il y a aussi quelques calices qui bouillonnent, si cela vous intéresse.
Il y a eu encore un colloque sur l'hostie miraculeuse de Faverney. L'Eglise a raison d'être très prudente avec ces choses. Et les historiens situent cela dans le contexte de la contre-réforme pour calmer certains protestants. Beaucoup de catholiques ne marchaient pas.
Si vous pensez qu'une chose miraculeuse, comme vous dites, est si importante qu'elle doit être conservée par un pauvre seigneur obscur au lieu d'aller rejoindre la cathédrale ! Et un petit prieuré, ou une modeste collégiale... Franchement.
Pourquoi ces hosties ne saignent-elles pas en Islande ou à Vannes à la même époque ?
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