L'ami Parfu répond à la prééminence de saint Joseph par une autre prééminence, celle de saint Jean-Baptiste.
La liturgie lui donne raison: le culte du Précurseur est plus ancien et plus développé que celui de saint Joseph.
Deux fêtes pour le Précurseur:
Nativité, le 24 juin, et Décollation, c'est-à-dire naissance au Ciel, le 29 août.
La fête de la nativité remonte à Rome au moins au Ve siècle; elle se célébrait au Latran, où le saint Précurseur avait sa chapelle.
Quant à la seconde, elle fut instituée peu après la fête de la Nativité. on la trouve au sacramentaire Gélasien.
Le nom de saint Jean-Baptiste est mentionné, faut-il le rappeler, dans trois prières de la Messe: dans le Confiteor, durant l'Offertoire (dans le Suscipe Sancta Trinitas) et dans le Canon, après la Consécration (Nobis quoque peccatoribus).
Saint Joseph.
Une grande fête, le 19 mars, solennité qui s'est d'ailleurs imposée difficilement, grâce aux efforts des servites de Marie et surtout des Franciscains. Il faut attendre la fin du XVe siècle pour que cette fête sorte des couvents et fasse son entrée dans le Bréviaire romain. C'est sous le pontificat de Grégoire XV, en 1621, que le 19 mars devient une fête de précepte pour l'Eglise universelle. Par un décret du 3 février 1714, le pape Clément XI élève la fête de saint Joseph au rite de seconde classe et promulgue un office propre, entièrement nouveau et composé par lui-même.
Les avatars du 1er mai
Avant de proclamer, le 8 déc. 1870, saint Joseph patron de l'Eglise universelle, avait, dès 1847, établi la fête du Patronage. Fixée d'abord au troisième dimanche après Pâques, cette fête fut ramenée sous Pie X, au mercredi précédent; elle prit le nom de solennité de saint Jospeh, célébrée sous le rite de première classe, avec octave. La solennité fut fêtée jusqu'en 1955; Pie XII insitua en effet la fête de saint Joseph Artisan (1ère classe). Fête que la réforme liturgique de 1969 semble avoir largement escamotée, puisque au 1er mai, si j'en crois le clendrier de Prions en Eglise, on peut lire: "De la férie ou saint Joseph travailleur". C'était bien la peine de glorifier ainsi le monde du travail pour arriver à un aussi piètre résultat...
Une mention dans le Canon de la Messe, introduite par Jean XXIII:
Décret de la Congrégation des Rites par lequel le nom de St Joseph est introduit au canon de la messe.
"Les derniers Souverains Pontifes ont, en plusieurs circonstances, donné une plus grande solennité au culte rendu à saint Joseph, glorieux époux de la bienheureuse Vierge Marie. Parmi eux, spécialement le Pape Pie IX qui, répondant au vœu du premier Concile du Vatican, déclara le 8 décembre 1870 le chaste époux de la Vierge Marie patron de l’Eglise universelle. Suivant l’exemple de ses prédécesseurs, S.S. Jean XXIII, après avoir déclaré saint Joseph protecteur du IIe Concile du Vatican convoqué par lui, a, de son propre mouvement, voulu que son nom soit invoqué dans le canon de la messe comme un souvenir et un fruit attendu de ce même Concile. Par l’intermédiaire du cardinal secrétaire d’Etat, il a porté cette décision publiquement à la connaissance des Pères du Concile réunis en la basilique vaticane, le 13 novembre dernier, ordonnant que cette prescription serait appliquée à partir du 8 décembre prochain, en la fête de l’Immaculée Conception de la bienheureuse Vierge Marie.
C’est pourquoi cette Sacrée Congrégation des Rites, en vertu de la volonté du Souverain Pontife, a décidé que dans le canon de la messe, après les paroles « Communicantes…Domini nostri Jesu Christi », on ajoutera : « Sed et beati Joseph ejusdem Virginis Sponsi », et on continuera ensuite : « et beatorum Apostolorum ac Martyrum tuorum… »
La même Sacrée Congrégation a décidé également que cette prescription s’appliquerait aussi les jours où une formule spéciale est prescrite dans le Missel pour le Communicantes.
Nonobstant toutes choses contraires, mêmes dignes de mention spéciale.
Le 13 novembre 1962.
A. card. LARRAONA, préfet de la S.C. des Rites.
E. DANTE, archevêque de Carpasia, secrétaire."
J'enverrai plus tard le commentaire du passage de Matthieu par saint Thomas.