…«Parce qu'à l'époque on comprenait que le masculin pluriel englobe le féminin le cas échéant».
Je vous comprends fort bien, mais il faudrait néanmoins préciser ici qu'il ne s'agit nullement de l'accord au masculin pluriel – qui ne (me) pose aucun problème –, mais d'un terme dont la signification première, au singulier comme au pluriel, renvoie à un homme (vir). Ce terme a des usages métaphorique [La raison m'est née. Le monde est bon. Je bénirai la vie. J'aimerai mes frères (Rimbaud, Saison enfer, 1873, p. 218). Dire avec les Républicains que tous les hommes sont frères (Ménard, Rêv. païen,1876, p. 162)] et religieux [Tu es le père des êtres; en toi tous les êtres sont frères (Renan, Drames philos., Prêtre Némi, 1885, II, 2, p. 552); Ils ne sont forts contre vous, que parce que vous n'êtes point unis, que parce que vous ne vous aimez point comme des frères les uns les autres. Lamennais, Paroles croyant,1834, p. 99.] tout à fait légitimes l'un et l'autre. Le problème, c'est quand vous vous adressez à une assemblée physiquement présente; là, la signification de ‘frère’ au sens de ‘vir’ redevient trop prégnante et il est nécessaire de passer par l'expression «frères et sœurs» . Auriez-vous l'idée de vous adresser à une assemblée physiquement présente et composée d'hommes et de femmes d'un simple «Messieurs»?
Bref, pour parler ‘grammaire latine’, le vocatif a ses exigences – qui sont autant d'évidences. Les féministes n'ont pas grand-chose à voir dans l'affaire: inévitablement, avec ou sans elles, le terme aurait fini par poser problème… le vocatif a ses exigences.
Cordialement.
Pacem tuam da nobis, Domine.
P.-S.: Les exemples sont repris de la définition du mot «frère» donnée par le CNRTL ici.
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