Dans Comment notre monde a cessé d'être chrétien (que j'ai lu récemment, avec beaucoup d'intérêt).
D'abord, on ne peut pas dire (comme le fait Mgr Lefebvre d'après ce que vous rapportez) que les causes de mai 68 se trouvent dans l'Eglise catholique. Certaines peut-être mais certainement pas l'essentiel. Les causes de ces événements sont avant tout sociales et politiques, plus que religieuses.
D'après Cuchet, il y a en effet un moment datable avec une certaine précision en 1965 ou 1966, où se produit une forme de déclic massif dans les mentalités catholiques françaises (puisque son étude se concentre sur la France). Il décrit les symptômes les plus brutaux de cette révolution mentale :
- Abandon beaucoup plus rapide et massif par rapport aux années précédentes de la pratique par les adolescents après leur communion solennelle ou profession de foi (l'auteur rappelle ici que durant tout le XXe siècle, la classe d'âge qui pratique le plus sont les enfants de neuf à douze ans),
- Effondrement de la pratique de la confession régulière qui concernait un grand nombre de laïcs,
- Crise dans le clergé avec de nombreux départs de séminaristes, prêtres et religieux (mais celle-ci est il me semble un peu postérieure, vers 1968-1970, alors que la baisse du nombre de vocations est antérieure : années 1950)
Pour lui, la cause de la fin du catholicisme de masse dans la société française n'est ainsi ni mai 68, ni Humanae Vitae, qui sont en quelques sortes les deux données d'un divorce consommé entre l'Eglise et la société.
En clair (en simplifiant beaucoup), un catholicisme largement fondé sur l'autorité et l'obligation se serait retrouvé comme périmé du jour au lendemain au moment où la tête de l'Eglise (les Pères conciliaires) ont semblé, dans les esprits, s'ouvrir à l'idée que le monde puisse enseigner des choses nouvelles à l'Eglise.
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