Bonjour Chicoutimi.
Je cite :
"La crise de la justification et de la présentation de la morale catholique a atteint des proportions dramatiques à la fin des années 80 et 90. Le 5 janvier 1989, la «Déclaration de Cologne», signée par 15 professeurs de théologie catholique, fut publiée. Celle-ci s'est concentrée sur divers points de crise dans la relation entre le magistère épiscopal et la tâche de la théologie. Les réactions à ce texte, qui au début n’allait pas au-delà du niveau habituel de protestations, se transformèrent très rapidement en un tollé contre le Magistère de l'Église et rassemblèrent, de manière audible et visible, le potentiel de protestation mondial contre les textes doctrinaux attendus de Jean-Paul II.
Le Pape Jean-Paul II, qui connaissait très bien la situation de la théologie morale et la suivait de près, a commandé une encyclique qui remettrait ces choses en ordre. Celle-ci fut publiée sous le titre «Veritatis splendor» le 6 août 1993 et a déclenché des réactions violentes de la part de théologiens moraux. Avant cela, le «Catéchisme de l'Église catholique» avait déjà présenté de manière convaincante, de manière systématique, la moralité proclamée par l'Église.
Je n'oublierai jamais comment l'un des têtes dirigeantes de la théologie morale allemande - Franz Böckle - qui, après son départ pour la Suisse lors de sa retraite, avait annoncé qu'il envisageait de prendre des décisions qui devaient toujours et en toutes circonstances être classées comme mauvaises, il qu'il relèverait le défi avec toutes les ressources à sa disposition.
Ce fut Dieu, le Miséricordieux, qui lui évita de mettre sa résolution à exécution; Böckle décéda le 8 juillet 1991. L'encyclique a été publiée le 6 août 1993 et comprenait en effet la détermination qu'il y avait des actions qui ne peuvent jamais devenir bonnes."
Il est "virtuellement" impossible que cette allusion à Cologne 1989 et à ses suites soit dépourvue d'une signification "anti-inclusiviste", ce qui, dans le contexte de ce pontificat, constitue une manifestation d'indépendance, voire d'irrévérence, face au "miséricordisme".
Encore une fois, on peut se réjouir de la lucidité de Benoît XVI, mais on peut aussi déplorer qu'il n'aille pas jusqu'au bout de se lucidité, et qu'il ne remonte pas des "origines secondes" de la "crise de l'Eglise", situées dans le domaine de la théologie morale, aux "origines premières" de cette "crise de l'Eglise", situées dans celui de la théologie dogmatique.
Bonne journée.
Scrutator.
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