que j'ai eu avec un ami prêtre.
Le point de départ était la citation du Lévitique qui demande que le prêtre soit un homme "bien conformé", autrement dit non infirme et vigoureux, ou capable de donner le jour à un être humain et d'"honorer" une femme dans le cadre du "devoir conjugal", donc ni homosexuel ni impuissant.
J'osai demander à ce prêtre s'il avait fait l'expérience de la sexualité avant de le devenir. Comme je le suppposais compte tenu de lar ectitude de son parcours de vie, il me dit que non. Je lui dis alors qu'il ne pouvait pas savoir s'il était "bien conformé" ou non, et satisfaisait bel et bien aux prescriptions du Lévitique toujours en vigueur dans le droit canon, la preuve pouvant être faite par votre serviteur qui, voulant le devenir quoiqu'étant aveugle, donc infirme, devait obtenir préalablement à son admission au séminaire une dispense de Rome parce qu'un élément de sa condition corporelle ou physiologique s'opposait à la bonne conformation attendue d'un prêtre. Mon ami me répondit que je me posais des questions qu'il ne s'était jamais posées.
Il poussa plus loin la confidence et me dit, d'autant que cela l'honorait, qu'il n'avait jamais vérifié s'il était "bien conformé". Il n'avait jamais pratiqué la sexualité après son ordination. Il s'était toujours conformé à la discipline du célibat sacerdotal. C'était un très bon prêtre à tous égards, ce qui vérifie votre point de vue, selon lequel un fruit se conserve d'autant mieux qu'on le conserve intacte, mais rend invérifiable que le prêtre qui n'a jamais mis ses capacités physiques à l'épreuve avait un corps en état de renoncer à la sexualité.
Il me semble que vous ne pouvez pas comparer l'obligation de chasteté (ou de "continence parfaite") dans laquelle se trouve un époux ou une épouse dont le conjoint est malade, parce que les deux sont devenus une seule chair et que la maladie de l'un enlève quelque chose au corps de l'autre du fait de ce lien qui s'est établi, mais pas la mémoire du don par lequel ils sont devenus une seule chair.
Dieu qui veut nous libérer et S'est incarné voudrait que moins nous pratiquions la sexualité, plus nous serions libres? Dans ce cas, pourquoi aurait-il créé Eve pour servir d'"aide" à Adam? Eve, cet être créé de son côté, cet être créé de côté et comme latéralement à l'homme qui se croit tête et a besoin de la femme-cœur, sans laquelle il ne serait pas tout à fait lui-même.
Je veux bien que l'interdiction de l'adultère soit libératrice, mais je ne la crois pas praticable au niveau du désir, du moins dans le degré d'exigence formulé par le sermon sur la montagne; Tout homme a nécessairement désiré plus d'une femme depuis son enfance, et réciproquement pour la femme. Or le désir rend adultère au plan du sermon sur la montagne, si la personne nésirée est déjà le conjoint d'un autre ou n'est pas son conjoint si on en a un. La loi nouvelle qui est toute grâce ne veut pas coïncider avec notre désir ni lui être accessible. N'Est-ce pas à dire qu'il ne faut pas l'interpréter de façon juridique?
Pourquoi la religion de l'Incarnation croit-elle a-t-elle un tel problème avec l'incarnation, y compris reproductive, qu'elle s'imagine que la seule manière dont l'homme puisse être libéré serait de pratiquer la sexualité le moins possible, ainsi que l'implique votre poste?
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