Car il n'est pas vivable par le commun des potentiels appelés à la vocation sacerdotale, et l'aptitude au célibat ne devrait pas être le seul critère de discernement de cette vocation.
Sinon, cher Signo, que dites-vous? Une chose et son contraire. En préambule, qu'on ne peut plus continuer à pratiquer la politique de l'autruche en matière de célibat sacerdotal, qu'il n'est probablement pas vécu par la majorité des prêtres à travers les cinq continents, et l'instant d'après, vous démentez vos propos en expliquant que tout cela est un problème de recrutement du clergé, de formation, puis de soutien des prêtres par un presbyterium où certes, tout le monde ne s'aime pas et beaucoup sont livrés à eux-mêmes, mais beaucoup moins, en comparaison, qu'avant les années 60 dont Jean-Paul Parfu vous fait remarquer à juste titre qu'elles constituent pour vous une sorte de frontière. (Bref vous avez un raisonnement très Contre-réforme.)
Etes-vous sûr qu'il y a une moindre "formation spirituelle" dans les séminaires depuis les années 60? Doctrinalement, c'est incontestable, mais l'Église catholique se veut presque adogmatique, ce qui est un problème, car les prêtres connaissent à peine encore les dogmes auxquels ils s'opposent d'instinct. Théologiquenent en dehors de l'aspect doctrinal, ça peut se discuter. La vie de prière est différente. Elle est moindre si vous fixez comme critère la lecture quotidienne du bréviaire bien qu'il y ait un retour volontaire assez fréquent du clergé séculier à la liturgie des heures, mais la formation spirituelle des séminaristes d'aujourd'hui est certainement plus approfondie.
De même, je ne vous suis pas quand vous dites qu'on a été moins regardant dans le choix des candidats au sacerdoce puisqu'il s'agissait de recruter le personnel de l'Église plutôt que de former de bons prêtres. On a été plutôt plus regardant sur les "aptitudes requises" et l'équilibre psychologique des impétrants. Mais peut-être a-t-on confondu, à l'instar du cardinal Lustiger, le recrutement d'un profil de futurs prêtres équilibrés et ayant longuement discerné avant de s'engager dans la formation au séminaire, avec l'appartenance à une classe sociale moyenne supérieure ou supérieure, le séminaire venant souvent sanctionner de longues années d'études en grandes écoles souvent scientifiques, de commerce ou polytechnique suivies d'un début de carrière professionnelle.
Quant à la dévirilisation du sacerdoce qui serait différente dans le catholicisme romain de ce qui se passe dans d'autres rites catholiques ou dans l'orthodoxie, nous en avons déjà discuté. Je ne reviendrai pas sur nos discussions antérieures sinon pour vous accorder, après réflexion, ainsi qu'à Meneau dont j'ai trouvé qu'il se rassure à bon compte en citant les instructions sur le célibat des prêtres de Paul VI, que le problème n'est pas tant, en effet, comme je le disais, que le prêtre s'identifie en propre à un corps féminin ou castré, qu'il ne se sent appartenir, de tout son être masuclin, à une entité de sexe féminin épouse du Christ, comme je l'ai écrit dans mon premier message de ce jour.
Vous êtes assurément, avec Meneau et d'autres qui m'ont répondu sur le fond dans le précédent fil et avec qui je n'ai pas eu le souffle ou j'ai éprouvé une certaine lassitude à continuer de croiser indéfiniment le fer théologique, un de ces débatteurs de qualité qu'appelle le moment ecclésial que nous sommes en train de vivre.
Bien à vous,
Le torrentiel
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