Ce n'est pas à vous que j'apprendrai que la victoire thomiste, ou plutôt, paraît-il, suarézienne, contre le modernisme, a été une victoire non illusoire mais provisoire
Il me semble que taxer de suarézisme les grands auteurs thomistes de cette époque est très contestable. A mon sens, cela fait partie des inventions polémiques du P. de Lubac contre les théologiens qui poursuivaient la tradition des grands commentateurs. Mais en dehors du P. Descoqs, dont l'inspiration suarézienne était du reste parfaitement assumée, où est le suarézisme qui l'aurait provisoirement emporté sous le pavillon du thomisme ?
Sans même consulter des auteurs dominicains comme le P. Garrigou-Lagrange, dont l'opposition aux thèses suaréziennes est presque constante, les théologiens jésuites romains témoignent eux-mêmes du net reflux du suarézisme au tournant des XIXe et XXe siècle : tandis que Franzelin cite autant Suarez que saint Thomas, ce n'est plus du tout le cas de Billot.
Il reste, certes, la question du désir naturel conditionnel de voir Dieu - et l'on en revient au P. de Lubac - mais il s'agit justement d'un point sur lequel thomistes et suaréziens se trouvaient en accord.
Le problème du néo-thomisme me semble se trouver plutôt du côté d'auteurs comme Rousselot ou du thomisme transcendantal, qui a ouvert la voie à l'immanentisme.
Peregrinus
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