La souveraineté nationale est catholique, vos paragraphes 157 et 173 le disent très bien: la nation a un droit inhérent à exister dans son ordre, il s'agit pour un pays de déterminer de quelle manière il permet à chacun de jouir universellement des biens sur son territoire, selon les règles afférentes à la culture et à l'histoire de ce pays, mais à l'exclusion de "l'opprression des minorités", ce point expressément mentionné paraît vous avoir échappé.
Mais, sans chercher des références si savantes, il y a un commandement biblique de bien traiter "l'étranger qui est chez toi", ce qui ne veut pas dire de faire comme s'il n'était pas un étranger. Ca, c'est la chaarité chrétienne qui peut éventuellement l'ajouter, corrélée à la "prudence nationale".
Mais la prudence nationale n'a rien à voir avec une préférence nationale qui excluerait du droit de se loger des gens qui n'auraient que celui d'exécuter nos basses oeuvres et de travailler chez nous.
A ce compte même, à reprendre l'un des principes énoncés par vous, si un travailleur étranger travaille sur le sol français, la terre lui appartient, puisque "la terre appartient à celui qui la travaille".
Sur ce coup, je pousse le bouchon, comme on le fait toujours dans ce type de débats scolastiques entre non spécialistes, où chacun s'improvise scolasticien . Laissez cela à vianney ou à Meneau, ils y excellent réellement, que l'on soit d'accord ou pas avec les conclusions qu'ils tirent de leurs raisonnements. Ni vous ni moi ne sommes experts en la matière. Tenons-nous sur le plancher des vaches où, ce dont nous avertit le "sensus fidei" le plus élémentaire, c'est qu'il est insoutenablement anticatholique d'exclure des étrangers du droit de se soigner, quand le christ préconise expressément l'accueil des étrangers et le soin aux malades.
La "préférence nationale", telle qu'elle a été théorisée par les idéologues dont vous êtes soudain idolâtre, vous qu'on a connu plus réservé à l'égard des partis politiques, y compris celui-là, a été pensée hors des catégories catholiques.
La souveraineté nationale, qui peut éventuellement limiter le nombre des étrangers admis à entrer dans un pays, hors de l'asile politique, qui peut leur conférer ou pas un statut plus ou moins assimilateur au plan des droits et des devoirs, qui peut aussi décider des conditions de reconduction de ces étrangers à la frontière en cas de non respect du pays d'accueil, soit à titre politique, soit par violence exercée contre ses citoyens, la souveraineté nationale est de droit naturel et n'a rien de contraire au catholicisme.
Mais ce qui ne relève pas de cette souveraineté au sens catholique de cette notion, c'est le droit de maltraiter les étrangers, comme le front National propose de le faire en coupant les vivres à leurs familles, en restreignant leur droit au logement et à recevoir des soins au même titre que tout malade autochtone, disons même indigène, pour vous faire rebrousser le poil.
Ce qui n'est pas permis à un catholique, c'est de se laisser guider en politique par la xénophobie. Or cette maltraitance préconisée en fait de préférence nationale, c'est de la xénophobie pure et simple. La protection de la nation contre l'invasion ou contre l'influence étrangère, c'est de la souveraineté nationale. Voilà toute la nuance. Mais à force de raisonner par slogans, on en oublie parfois d'analyser le fond de leur contenu. Et puis, Jejomau, pardonnez-moi, mais vous manquez souvent de subtilité.