Sans provocation aucune, "je ne peux m'empêcher de le penser".
Mais sortons de ce subjectivisme attaquable, disons simplement : je considère que le plaisir charnel, contre toute attente néo-théologique récente, est ce qui a été le plus marqué par le sceau du péché originel. C'est ce que nous confirmerait quasiment des siècles de tradition littéraire, catéchistique, anthropologique, jusqu'au modernisme exclu. La bonne pâtisserie contemporaine vient nous enrober cela de toute une exégèse en forme de don, d'amour, d'incarnation et de mystique rhénane. Certes, tous vont me crier à grand renfort de citations bibliques et pontificales la sainteté d'un orgasme que Dieu a certainement voulu, et m'accuser de je ne sais quel mépris de la chair. Oui en droit, cette chose, ces ébats que la culture, autrefois chrétienne, a légitimement désacralisés en les qualifiant de bestiaux, ne sont pas intrinsèquement mauvais, sauf pour quelques cathares et autres manichéens qui n'ont rien de commun avec moi, mais dont je regrette la disparition...
Cependant, la canonisation du slip est un sport qu'autrefois on faisait avec prudence et qu'on pratique aujourd'hui couramment . Curieux. Je m'interroge. Serait-ce qu'aujourd'hui il est plus facile, dans ces moments là, d'être délivré de toute pensée égoïste et de toute impureté ?!
Soyons piquant (mais approximatifs) :
"Comment ?! je viens d'apprendre que mon entourage quotidien déchristianisé se livrait à la débauche ! Eh bien, allons-y gaiement, mettons leur dans la tête la beauté de leurs gestes, leur signifiance eschatologico-hypostatique, et c'est sûr, tout ira mieux."
Non, je pense que les gens qui ne nagent pas dans la mousseline romantique du catholique moralement décomplexé, ou pour dire plus trivialement les choses, qui copulent sans illusion, ont au moins le mérite de ne pas faire l'ange, et donc, par voie de conséquence, de ne pas forcément faire la bête.
Mieux vaut ne jamais être dupe de son animal, et quitte à la jouer moins "lyrique", rester dans ses bottes de méfiance, de prudence si vous préférez, et laisser cette idée de satisfaction aux hardeurs, ou au contraire, aux poètes.
De là à devoir, comme vous dites, "être très à l'aise avec l'idée légitime d'un plaisir féminin", vous comprendrez qu'il y a, de mon point de vue, une certaine distance.
Cordialement,
Paul R.