Ce qui brouille encore les choses, c'est le badigeon à la romaine de nombreux régimes autoritaires qui n'avaient pas grand-chose de fasciste.
Il y a eu de plus, au-delà du décorum, des influences fascistes plus ou moins nettes sur certains régimes ou gouvernements. C'est le cas pour l'État corporatif chrétien de Dollfuss et Schuschnigg en Autriche, qui avait besoin du soutien de la Heimwehr à l'intérieur et de Mussolini à l'extérieur. Pour autant, Chapoutot, qui n'a pas grand-chose d'un extrémiste de droite, dit clairement qu'à ses yeux le régime corporatiste autrichien ne peut être adéquatement qualifié de fasciste (Paul Pasteur dira le contraire, mais ses travaux sont si ouvertement orientés que j'aurais quelque peine à comprendre le crédit qu'on lui prête si je n'avais pas une idée des sympathies politiques qui prévalent dans la profession), mais est très proche du régime portugais, dont la Constitution lui a servi d'inspiration.
Mais ce qui a le plus brouillé les choses, c'est l'usage stalinien du fascisme comme étiquette infamante commode qui a permis de taxer de fasciste tout ce qui avait quelque antipathie pour le communisme (ce qui m'amuse le plus, d'ailleurs, dans de pourtant fort sérieux manuels universitaires sur cette période, ce sont les inévitables références à la "peur irrationnelle du communisme", comme s'il était alors irrationnel d'en avoir peur).
Peregrinus
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