L'argument du fixisme me paraît court.
Il ne tient pas compte tout d'abord de la situation actuelle de chaos, qui rend éminemment imprudente toute tentative d'évolution, qui risque fort de devenir rapidement incontrôlable, en plus de multiplier les occasions de divisions dont nous n'avons pas besoin.
Il ne tient pas compte non plus de la raréfaction, souvent soulignée par Nemo, des liturgistes compétents.
Enfin il ne tient pas compte du contexte moderne où nous nous trouvons. Sur le plan historique, je ne suis pas fixiste en matière liturgique : il est évident que certains éléments du rite ont évolué dans le passé et il n'y a pas lieu de s'en scandaliser. Je n'ai d'ailleurs pas beaucoup de sympathie pour les romanisateurs et autres panliturgistes frénétiques du XIXe siècle. Mais je leur reconnais une double intuition très juste : plus la sécularisation de la société progresse, plus il est nécessaire pour l'Église de donner de l'importance à la liturgie, et plus il est important d'assurer sa fixité, parce que la liturgie est le dernier lieu qui témoigne encore de la transcendance et de la grandeur de Dieu au milieu du matérialisme ambiant. On ne peut pas comparer des évolutions qui se sont produites dans des siècles de foi, en contexte de chrétienté, et des changements arbitraires effectués à une époque où il ne reste pas grand-chose de l'ancien esprit chrétien, de la culture et de l'ambiance catholique d'autrefois.
Dans le contexte actuel, le fixisme est donc, à bien des égards, une nécessité.
Peregrinus
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