Vous savez sans doute que toutes les lettres de st Bernard, comme tous nos textes médiévaux ou presque, ont été revus et poncés, lustrés, émondés, corrigés... Les secrétaires de Bernard ont remis de l'ordre et arrondi les angles, dès son vivant. L'un d'eux lui a même volé son sceau et cela s'est mal fini.
C'est la même chose pour les vitae de Bernard.
Lire un extrait n'implique pas du tout que ce que vous lisez est "vrai". C'est une lecture qui est tendue vers un objectif, un texte à resituer dans le temps, un ou des auteurs à cerner, etc.
Pour Bernard, le gros livre de Bredero chez Brepols.
Ainsi Hildegarde a reçu sans doute de bons conseils, Bernard sut parler avec le miel nécessaire... Mais comme abbé, il se devait de faire peur à tous ses moines tentés de fuir pour l'ordre canonial ou le siècle tout court. Et parmi les ennemis, il y a le sexe féminin (l'homosexualité existe aussi, mais la bible est l'autorité suprême dans ce cas, comme la bestialité). Il faut éviter de faire du sexe féminin (ce ne sont pas le seins qui sont visés dans la tentation féminine, mais bien le sexe stricto sensu). Et le qualifier de cloaque, de lieu duquel sortent des crapauds ou des serpents est le meilleur (!) moyen pour dégoûter des moines un peu curieux... Mais en sous-texte, on voit très bien que ce qui inspire un tel dégoût fascinait...
Pendant plus d'un siècle, les Cisterciens n'ont pas voulu des femmes - ces êtres inférieurs - qui demandaient de s'agréger à eux. Et même après, ils les tenaient à distance. Robert d'Arbrissel avec Fontevrault avait un autre point de vue. Bernard a envoyé ses parentes prendre le voile à Larrey, un prieuré bénédictin, et à Poulangy, un monastère bénédictin dont les membres vivaient comme des chanoinesses séculières.
Un homme à peu près normalement constitué sait que ce n'est pas en croisant des femmes, plutôt jolies et pas celles qui lisent la PU ou sont responsables de formations dans les diocèses ou les séminaires (désolé, c'est plus fort que moi), qu'on pense aux choses de l'esprit et à la Sainte Trinité. Et a fortiori pour des moines ou des clercs...
Je ne défends pas plus l'un que l'autre. Je n'ai pas à militer pour aujourd'hui ou pour hier.
Bernard était un homme violent et très nerveux, un peu du genre équilibré façon Malraux si l'on veut... Surtout à la fin de sa vie. Il raconte ses soucis de santé chroniques dans ses lettres et il circulait partout. Il devait aussi avoir une santé de fer, comme ceux qui vivaient le régime cistercien et la nourriture très frugale pour les travaux qu'ils faisaient. J'écris vite. Je ne parle pas de mon compatriote sans y avoir passé des centaines d'heures à le lire et à lire sur les Cisterciens.
Les chanoines de certaines cathédrales du Midi ou d'Italie avaient femmes et enfants en ville aux IXe-XIIe s., en toute légitimité.
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