D'abord quelques remarques, parce que ce débat a été pollué.
- Les sentiments qu'on peut éprouver légitimement envers ce malheureux jeune homme n'ont rien à voir avec la question de la validité ou de la licéité de son ordination ; il doivent être totalement déconnectés de la discussion.
- Le fait qu'on pense avoir la vocation ne signifie pas nécessairement qu'on est réellement appelé (au sacerdoce ou à la vie religieuse). (Il y a beaucoup de femmes, de nos jours, qui pensent avoir la vocation au sacerdoce...)
- Le sacerdoce n'est pas un droit, car il n'est pas nécessaire au salut, il est orienté au ministère.
- On devrait pouvoir, dans ce genre de débats, avoir des idées différentes sans s'insulter ni dénigrer le point de vue adverse et ceux qui le tiennent.
Donc merci de nous avoir enfin donné le point de vue de l'Eglise, c'est ce que je demandais depuis le début, suspendant mon jugement sur la validité de cette ordination au jugement de l'Eglise. Et votre texte me paraît bien documenté et refléter fidèlement le point de vue traditionnel de l'Eglise.
Mais on ne devrait pas ostraciser ceux qui se posent des questions à ce sujet.
Reprenons l'exemple d'un muet : d'après votre source, il pourrait être validement ordonné. Mais son ordination serait vaine, sans objet, puisqu'il ne pourrait pas donner les sacrements : on peut donc être légitimement surpris que l'Eglise considère valide une telle ordination sans objet, du moment que cette "surprise" ne conduit pas à rejeter le point de vue de l'Eglise.
Le cas qui nous occupe est différent. L'ordonné peut donner validement les sacrements, mais ne peut pas faire certains gestes inhérents aux sacrements, spécialement ceux qui manifestent l'intervention du Saint Esprit, notamment :
- l'imposition des mains pendant l'absolution, quand le prêtre dit "Et il a envoyé l'Esprit Saint pour la rémission des péchés" ;
- l'imposition des mains sur les oblats avant la consécration ;
- l'imposition des mains en même temps que l'évêque lors des confirmations ou des ordinations ;
- et aussi l'élévation de l'hostie après la consécration.
Alors n'en déplaise à certains intervenants, je ne pense pas qu'il soit idiot, ou méchant, de poser la question de la validité de cette ordination - à condition de suspendre son jugement au jugement de l'Eglise : encore une fois merci de nous l'avoir indiqué.
Il est parfaitement normal que des clercs s'inquiètent de la validité des ordinations, c'est le contraire qui serait anormal : car nous avons le devoir d'orienter les fidèles vers des prêtres qui peuvent leur donner validement les sacrements.
Je rejette votre affirmation que nous n'aurions pas présenté d'arguments - et je vous retourne le reproche.
Nous avons cité des articles du droit canon (1983) qui parlent des qualités nécessaires à l'ordination, et il nous semblait que ces qualités faisaient défaut dans le cas qui nous occupe. Mais de votre côté, à part le point de vue de l'Eglise que vous venez de nous donner, quels arguments nous ont été opposés jusqu'ici, autres que les opinions personnelles et bien souvent sentimentales de nos contradicteurs, qui n'ont jamais répondu aux inconvénients liés à cette ordination, sur l'imposition des mains notamment ?
Donc merci encore, car votre texte me pousse à une conclusion opposée à la vôtre sur la licéité de cette ordination.
Vous écrivez à tort que le code de 1983 est muet sur les cas d'irrégularité dont parle votre source. Je ne peux pas vous suivre, puisqu'il parle de qualités nécessaires ; et s'il ne les énumère pas, c'est que la tradition de l'Eglise les indique - et la simple logique devrait y suffire d'ailleurs. Et cette tradition de l'Eglise, votre texte s'en fait l'écho : la privation d'un bras y figure en bonne place, alors que dire de la privation des deux bras ?
Vous avez parfaitement le droit de penser que la privation des deux bras n'est pas quelque chose d'important pour l'exercice du sacerdoce, mais je pense que vous avez tort, car cela conduirait les fidèles à penser que les gestes que ce jeune homme ne peut pas faire sont de peu d'importance dans les rites, et ce n'est pas ce que dit l'Eglise.
Bref, tout en reconnaissant la validité de cette ordination, puisque l'Eglise la reconnaît, je réprouve cette ordination.
VdP
Soutenir le Forum Catholique dans son entretien, c'est possible. Soit à l'aide d'un virement mensuel soit par le biais d'un soutien ponctuel.
Rendez-vous sur la page dédiée en cliquant ici.
D'avance, merci !