et c'est pour cela, entre autre, que je ne suis guère enthousiaste par cette modification concernant la peine capitale.
Je ne suis pas heureux que le Pape se permette de changer le Catéchisme qui avait déjà été amendé (car, effectivement, un catéchisme peut être amendé ou amélioré, mais peut-il vraiment enseigner le contraire de son édition précédente?).
Pour rappel, la 1ère version du Catéchisme de 1992 était carrément favorable à la peine de mort. La seconde version de 1998, tout en maintenant la position traditionnelle, affirmait en substance que, dans les circonstances actuelles, il valait mieux ne pas recourir à cette peine. Et là, voici qu'en 2018, on nous change ça en disant que l'Église est carrément contre la peine de mort. Et on nous dit que c'est de la continuité! Logiquement, ça ne tient pas la route.
La seconde édition de 1998 était beaucoup plus nuancé et aurait mérité de demeurer intacte. Comme l'a déjà dit le Cardinal américain Levada, on peut entre catholiques avoir des divergences concernant la peine de mort ou la guerre en Irak par exemple, mais pas concernant l'avortement, le mariage gai et l'euthanasie. Personnellement, j'ai déjà pensé que le combat pro-vie devait inclure l'abolition de la peine capitale. Ma position est maintenant différente. Avec le temps, on s'aperçoit que plus les criminels sont laissés en vie (au nom des droits de l'homme) et plus on continue de tuer des vies innocentes (encore au nom des droits de l'homme). Y aurait-il un lien entre ces deux tangentes? Ça mériterait que l'on s'y attarde.
Enfin, je précise que je peux vivre avec ce changement dans le Catéchisme (si cela demeure le seul changement). Par contre, je crains que ce changement en amène d'autres. Déjà, on parle de modifier l'enseignement concernant d'autres sujets: l'homosexualité (en enlevant, par exemple, les termes ''intrinsèquement désordonnés'' et ''dépravation grave''); les divorcés-remariés (en remplaçant les dispositions de Familiaris Consortio par celles d'Amoris Laetitia); ou encore la guerre juste (en supprimant ce principe lui aussi édicté par Saint Thomas d'Aquin). Bref, des changements peuvent survenir (car il semble que le pontificat actuel prenne plaisir à corriger les deux pontificats précédents, et ce au nom de la continuité) et cela aura pour effet non pas de renforcer la Tradition mais l'esprit libérale.
À mon humble avis, le changement effectué par le Pape dépasse donc largement la question de la peine de mort. Nous assistons présentement à une tentative de concilier l'enseignement de l'Église avec l'esprit du monde. Je précise que je ne suis pas pour une application stricte de la peine de mort, mais pour le maintien des principes moraux et doctrinaux d'abord, et pour une application à certains cas.
Qui sait, peut-être que tous les scandales sexuels parmi certains membres du clergé ne se solutionneront peut-être que par une juste application de la peine capitale? À moins que l'on ne veuille les protéger? Peut-être préfère-t-on continuer à présenter des excuses et à payer pour des fautes que d'autres ont commises, alors que l'Écriture est claire: ''on fera mourir chacun pour son péché''? Ne nous surprenons pas si des demandes d'excuses et d'indemnisation sont et seront encore et encore demandées (même si elles ont déjà été faites). Car, il se pourrait bien que, dans certains cas, la peine de mort soit le seul moyen d'obtenir satisfaction, et de faire en sorte que chacun paye pour ses propres crimes. Ça peut paraître dur, mais je ne vois pas comment on pourra sortir du bourbier actuel si personne n'a le sentiment d'avoir obtenu justice.
Bref, je désirais exprimer un point de vue. J'ai cependant conscience que je peux me tromper. Je demeure donc ouvert à d'autres perspectives. Bien à vous.
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