ce "pape" est carrément "dans l'erreur" (dixit saint thomas d'aquin) par jejomau 2018-08-02 15:44:47 |
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« Comme certains font peu de cas des peines infligées par Dieu parce que s’attachant aux choses sensibles, ils n’ont souci que de ce qu’ils voient, la divine Providence a voulu qu’il y eût sur le terre des hommes qui, au moyen de punitions présentes et sensibles, contraignissent les autres à observer la justice. Et il est évident que ceux-là ne pèchent pas lorsqu’ils punissent les méchants.
- Personne ne pèche en accomplissant la justice. Or il est juste que les méchants soient punis, parce que, comme nous l’avons prouvé, le châtiment fait rentrer la faute dans l’ordre. Donc les juges ne pèchent pas en punissant les méchants.
- Les hommes qui élevés au-dessus des autres sur la terre sont comme les exécuteurs des desseins de la divine Providence. Car Dieu, suivant l’ordre de sa Providence, réalise les effets inférieurs par les êtres supérieurs. Or, nul ne pèche en exécutant l’ordre de la Providence divine. Et il est dans l’ordre de la Providence que les bons soient récompensés et les méchants punis .Donc les hommes qui sont au-dessus des autres ne pèchent pas quand ils récompensent les bons et punissent les méchants.
- Plus encore, le bien n’a aucun besoin du mal, au contraire. Donc ce qui est nécessaire à la conservation du bien ne peut être mauvais en soi. Or il est nécessaire, pour conserver la concorde parmi les hommes, d’infliger des châtiments aux méchants. Donc il n’est pas mauvais en soi de punir les méchants.
- Le bien commun est meilleur que le bien particulier de l’individu. Donc il faut sacrifier le bien particulier pour conserver le bien commun. Or, la vie de quelques individus dangereux s’oppose à ce bien commun qu’est la concorde de la société humaine. Donc on doit soustraire par la mort ces hommes de la société humaine.
- De même que le médecin, dans une opération, recherche la santé, qui consiste dans l’harmonie bien réglée des humeurs, ainsi le chef de cité, par son action, recherche la paix qui consiste dans l’harmonie bien réglée des citoyens. Or le médecin fait une chose bonne et utile en coupant le membre gangrené si celui-ci menace de corruption le reste du corps. Donc le chef de la cité est juste et exempt de péché, lorsqu’il met à mort des hommes dangereux, pour que la paix de la cité ne soit pas troublée.
C’est ce qui fait dire à l’Apôtre : « Ne savez-vous pas qu’un peu de levain fait fermenter toute la pâte » (I Co 5,6) ? Et un peu après il ajoute : « Faites disparaître ce méchant du milieu de vous » (ibid 13). Il dit encore en parlant du pouvoir terrestre « qu’il ne porte pas en vain le glaive ; car il est le ministre de Dieu, pour exécuter sa vengeance en punissant celui qui fait le mal » (Rm 13 1) ; et ailleurs nous lisons : « Soyez soumis pour Dieu à toute créature humaine, soit au roi, comme au plus élevé, soit aux gouverneurs, comme étant envoyés par lui pour punir les méchants et récompenser les bons » (1 Pe 2 13-14)
Ainsi se trouve réfutée l’erreur de ceux qui affirment que l’on ne doit pas infliger de peines corporelles, et qui veulent appuyer cette erreur sur cette parole : « Vous ne tuerez pas » (Ex 20 13). Ils allèguent encore cet exemple rapporté dans l’Evangile, du maître répondant à ses serviteurs qui voulaient arracher l’ivraie du milieu du froment : « Laissez-les croître l’un et l’autre jusqu’à la moisson » (Mt 13 30) Il est dit au même endroit que l’ivraie représente les mauvais fils et la moisson, la fin des temps. Donc, concluent-ils, on ne doit pas retrancher les méchants du milieu des bons par la mort. Ils donnent de plus cette raison, que tant que l’homme est dans ce monde il peut devenir meilleur. Par conséquent, il ne faut pas le faire disparaître du monde en le mettant à mort, mais le réserver pour la pénitence.
Ces raisons sont frivoles. Car ce qui est dit dans la loi : « Vous ne tuerez pas », est suivi par ceci : « Vous ne laisserez pas vivre les méchants » (Ex 22, 18) ; ce qui signifie qu’il est défendu de tuer injustement un homme. Ce que ressort aussi des paroles du Seigneur car, après avoir dit : « Vous avez entendu qu’il été dit aux anciens : « Vous ne tuerez point », il ajoute : « Et moi je vous dis que tout homme qui s’irrite contre son frère méritera de passer en jugement », etc, (Mt 5 21-22. Et par là le Seigneur veut faire entendre qu’il est défendu de tuer par colère, mais non par zèle pour la justice. Nous voyons ainsi comment interpréter cette parole du Seigneur : « Laissez-les croître l’un et l’autre jusqu’à la moisson », par cette qui suit : « De peur qu’en recueillant l’ivraie, vous n’arrachiez aussi le bon grain avec elle ».(Mt 13, 29). Il est interdit par ce passage de donner la mort aux méchants lorsqu’on ne peut le faire sans mettre les bons en danger ; ce qui arrive le plus souvent quand les méchants ne se distinguent pas des bons par des péchés visibles, ou bien quand il est à craindre que les méchants n’entraînent après eux un grand nombre de bons dans leur perte. Que les méchants, tant qu’ils vivent, peuvent s’amender, n’empêche pas qu’ils puissent justement être tués ; car le danger qui vient de leur conduite est plus grand et plus certain que le bien qu’on peut espérer de leur amendement. Ils n’en ont pas moins la faculté de se convertir à Dieu, en faisant pénitence, à l’article de la mort. Et s’ils sont à ce point obstinés qu’à l’article de la mort leur cœur ne renonce pas à sa malice, on peut estimer qu’ils ne se repentiront probablement jamais."
livre III du "Contra Gentes
Si toutefois la mise à mort des méchants n’entraîne aucun péril pour les bons mais assure au contraire protection et salut, on peut exécuter licitement les méchants.
Somme Théologique II II 64 2
C’est pourquoi le Seigneur défend d’arracher l’ivraie quand on risque « d’arracher aussi le froment », mais il est parfois possible d’éradiquer les méchants par la mort non seulement sans danger, mais même avec une grande utilité pour les bons. En pareil cas, on peut infliger la peine de mort aux pécheurs, (…). Mais elle doit être réservée aux pécheurs qui nuisent gravement au prochain. »
Somme Théologique II II 108 3
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