...on y réclame comme un droit naturel commun à tous les hommes cette “libre concurrence” que l’Église, avec saint Augustin, appelait jusqu’à alors “liberté de perdition”. Notamment la pleine liberté de propagande (ce que j’appelais plus haut le “supermarché” des religions) : “Les communautés religieuses ont aussi le droit de ne pas être empêchées d’enseigner et de manifester leur foi publiquement, de vive voix et par écrit” (§ 4). Par suite, pleine liberté de “construire des édifices religieux”, d’où l’opposition de Rome à l’initiative des électeurs suisses visant à freiner la construction de nouveaux minarets...
D’une manière plus générale, Dignitatis Humanæ loue ce que l’Église, par la voix de Grégoire XVI (Mirari Vos, Singulari Nos...), avait condamné dans les doctrines de Félicité de Lamennais. En effet, pas plus que DH, Lamennais n’affirmait l’autonomie de la conscience par rapport à Dieu : il reconnaissait pleinement l’existence d’une vérité universelle et d’une loi divine qui s’impose aux hommes, il n’entendait pas “reconnaître à toutes les croyances une valeur égale de vérité, d’utilité et de salut, ni un droit théorique égal au respect du pouvoir et à la soumission des consciences” (cité par le D.T.C., article Libéralisme, col. 539-540).
Ce que l’Église avait condamné en fait, c’était d’avoir fait de “la liberté de conscience un droit naturel, sacré” et “vu l’état présent du monde” d’avoir considéré “que l’Église doit renoncer à l’appui des sanctions humaines, à l’appel au bras séculier, et que les pouvoirs civils n’ont plus ni le droit, ni le devoir de lui prêter leur appui matériel”.
La restriction “vu l’état présent du monde” semblerait indiquer que, de ce point de vue, Lamennais allait même moins loin que DH, qui fait de la liberté religieuse un droit fondamental valable pour tous les temps.
V.
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