Le cas de l'abbé Lucien n'est pas isolé. Les changements dans la perception et l'analyse de la crise de l'Église se rencontrent parmi toutes les mouvances de la Tradition, y compris celle à laquelle vous appartenez.
C'est incontestable et incontesté (par moi en tout cas).
De même pour votre maître qui a fini par écrire : "Maintenant, je crois que ma thèse contient des erreurs théologiques énormes".
Mon maître ?
Mes maîtres, si nous parlons de théologie (car je suis philologue et historien à la base, "théologien" seulement par les nécessités de notre époque) sont les théologiens que j'ai lus et étudiés, mais ils sont morts parfois depuis plusieurs siècles.
Je suis curieux de savoir qui vous considérez comme "mon maître".
Puisque vous parlez de "thèse", je suppose que vous pensez au père, puis Mgr, Guérard des Lauriers O.P. et sa thèse du pape matériel ?
Je ne l'ai pas connu personnellement et je ne suis pas vraiment convaincu de sa thèse concernant le pape matériel, si ce n'est dans le sens obvie, bien évident, d'une occupation matérielle du siège. Mais cela ne confère à mon avis aucun titre juridique à l'imposteur.
Je concède que la thèse du pape matériel a pu marcher au début de la crise, lorsque beaucoup d'électeurs et ordinaires conservaient une juridiction ordinaire, mais le temps avançant, rares, voire inexistants sont devenus les hiérarques nommés et sacrés régulièrement, au point d'être arrivé aujourd'hui au misérable scolastique sous-diacre ou peut-être diacre que beaucoup déplorent.
Mais ce n'est pas le lieu ici d'élaborer ce point.
En revanche je ne connais pas la citation que vous donnez ; avez-vous une source ?
(La phrase ne me choque pas outre mesure, Mgr Guérard ne concevait sans doute pas que sa thèse - après tout un essai d'explication comme d'autres en attendant que le Magistère tranche - serait érigée en schibboleth et survivrait aux derniers individus nommés ou sacrés de facon régulière, et je sais qu'on peut être plus "guérardien" que Guérard, comme on peut être plus "lefebvriste" que Lefebvre - on a pu le lire ici ; c'est une forme de piété, bien compréhensible et touchante, envers le mentor défunt, mais qui peut dégénérer facilement en charité désordonnée.)
Je profite de ce message pour vous préciser que mon allusion à l'"avocat du diable" était bien sûr ironique. Je vous apprécie, vous savez, même s'il m'arrive de vous asticoter.
Je l'avais bien compris, ne vous inquiétez pas.
J'aurais peut-être dû le faire paraître clairement. Complications de la conversation écrite ...