J'ai lu l'article par Gereo 2021-12-03 10:31:37 |
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que j'évite de citer in-extenso, mais je reproduis ce long passage significatif :
Six jours seulement. François n’a pas traîné pour statuer sur le sort de l’archevêque de Paris. Sans l’avoir préalablement rencontré - mais joint par téléphone selon nos informations -, le pape a accepté jeudi 2 décembre la démission de Mgr Michel Aupetit. Le couperet est tombé sans crier gare et a surpris tout le monde, même les observateurs les plus aguerris des arcanes du monde ecclésial. Dans l’entourage de l’archevêque, c’est la sidération. « On ne s’attendait pas à ça, confie un proche. En vérité, c’est un choc cosmique ! Nous recevons des centaines de messages de consternation à l’archevêché. Ces gens ne croient pas à cette soi-disant affaire de ‘petite copine’. Ils estiment que cette histoire est une chose impossible et que Rome s’est tout simplement trompé. Certains messages sont même empreints de colère. »
Mais de rares voix osent établir un lien entre la rapidité de la décision romaine et la gravité des faits qui seraient reprochés à Mgr Aupetit. Depuis la publication par l’hebdomadaire Le Point d’un article à charge contre l’archevêque parisien, les langues se délient et les accusations mettant en cause « le comportement ambigu » de Mgr Aupetit – selon ses propres mots – avec une femme s’étayent. Selon les informations recueillies par Famille Chrétienne, les faits qui lui sont reprochés pourraient être bien plus graves qu’un simple mail adressé par erreur à sa secrétaire en 2012, et justifieraient à eux seuls la décision expéditive du Saint-Père.
Selon une source proche du dossier, la décision de Rome est en rapport direct avec la réalité des affaires de mœurs reprochées à Mgr Aupetit par Le Point. L’archevêque de Paris avait démenti avec force auprès de l’hebdomadaire toute relation sexuelle avec la destinataire de son mail, expliquant que cette femme s’était « manifestée à de nombreuses reprises auprès de moi par des visites, des courriers, etc., à tel point que j’ai parfois dû prendre des dispositions pour mettre de la distance entre nous ». Il admettait cependant que son « comportement vis-à-vis d’elle a pu être ambigu, laissant ainsi sous-entendre l’existence entre nous d’une relation intime et de rapports sexuels, ce que je réfute avec force. (…) J’ai décidé de ne plus la revoir et je l’en ai informée ».
Or, selon notre source, les propos fournis par Mgr Aupetit sont à lire entre les lignes. La relation serait avérée et l’aveu de son attitude « ambiguë » serait une curieuse litote. Cette source reproche à l’archevêque de Paris d’avoir menti sur la réalité de ses relations intimes et dissimulé des faits qui auraient mérité d’être rendus publics avant son ordination épiscopale. Rome ne ferait que prendre une décision tardive et dans l’urgence, qui aurait pu intervenir plus tôt, indique cette source, si d’autres responsables du diocèse avaient eu le courage de parler plusieurs années avant.
Cette affaire de mœurs serait-elle à l’origine de la démission successive, en décembre 2020 puis en mars 2021, du père Alexis Leproux et du père Benoit de Sinety, ses deux vicaires généraux ? C’est ce qu’affirme un observateur du diocèse : « Le malaise des deux vicaires généraux n’est pas seulement venu de l’autoritarisme d’Aupetit… L’affaire de mœurs était à l’origine des démissions ! Sinety et Leproux auraient été mis au courant et l’attitude d’Aupetit les aurait poussés à partir. »
Un autre bon connaisseur du diocèse de Paris avance une tout autre hypothèse pour expliquer la célérité de la décision du pape. « A Rome, la Congrégation pour les évêques a reçu des informations très partielles. Les collaborateurs du cardinal Ouellet ont cédé à la panique en faisant une mauvaise analyse de l’état de l’Eglise de France – qui serait selon eux catastrophique – après le rapport de la Ciase. Le fait d’accepter si vite la démission de Mgr Aupetit serait une manière d’éviter si possible une nouvelle fissure dans une Eglise fragilisée. »
Il est question aussi dans l'article de F.C. de ce que l'on pourrait qualifier d'"insuffisance professionnelle" de la part de Mgr Aupetit :
A ces accusations graves s’ajoutent des problèmes récurrents de gouvernance du diocèse, affirment plusieurs sources croisées. « Le costume était trop grand pour lui », assure un ancien membre de son entourage proche. [...] Ces dossiers, de notoriété publique [St Jean de Passy, St Merry] ne sont que la face émergée de l’iceberg. Un acteur de l’Eglise de France souligne des dysfonctionnements connus d’un cercle restreint qui éclatent aujourd’hui au grand jour. Il cite en vrac : un air trop absent aux diverses réunions de la Conférence des évêques de France ; une gestion à la légère du dossier explosif de la restauration de Notre-Dame de Paris ; un management trop dur et méprisant avec les « tradis » lors de l’application du motu proprio ou encore des prises de position pas toujours ajustées du point de vue théologique.
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