J'ai beaucoup de respect pour M. Guénois, qui est posé et pose les bonnes questions.
Cependant un élément permet de mettre toute la démonstration par terre, et avec elle le soi-disant complot des statisticiens et des sociologues contre l'Eglise.
Ce n'est pas des victimes qu'il faut partir, mais des prédateurs. Et donc des déviants.
Car on a des victimes - principalement des garçons d'ailleurs - qui expliquent, tant dans les affaires rendues publiques, que celles trouvées par la CIASE ou les témoignages anonymisés - qu'ils ont été victimes de déviants sexuels.
Le rapport de la CIASE indique même le cheminement dans l'infraction : d'abord la déviance, puis des passages à l'acte entre majeurs, puis des infractions vis à vis de mineurs.
On peut d'ailleurs discuter longuement sur les causes qui font que les déviants ne sont plus virés des séminaires (ou des formations), ou quand ils passent à l'acte entre majeurs dans les premières années post-ordination ou post-diplôme. La crise de l'autorité liée aux soubresauts du Concile y est pour beaucoup, mais en ce qui concerne les laïcs ? Peut-être l'Eglise a été trop irénique (au sens péjoratif du terme) vis à vis des laïcs...
Cependant ce n'est pas politiquement correct, car cela lierait de trop les déviances sexuelles aux infractions relevées - ce qui est pourtant le cas - et surtout briserait net le mythe des 3% de prédateurs, ultra-minoritaires...
Pourquoi auraient été-t-ils couverts avec tant de constance, pourquoi le sont-ils encore, s'ils sont tellement minoritaires ?
La CIASE n'a pour l'instant fait qu'une part du boulot, plaçant l'Eglise, mais aussi la société dans son ensemble, face à ses contradictions.
Soit on tolère la déviance, voire on souhaite qu'elle devienne la norme, et il faut en accepter aussi comme "normales" les conséquences sur les enfants et les majeurs (passablement occultés, alors qu'ils ont aussi été victimes de nombreux comportements déviants)
Soit le bon sens l'emporte, et il faut considérer comme anormal non seulement les conséquences, mais aussi les causes. Mais la réponse ne peut être que globale, voire politique, et venir d'une prise de conscience de la société dans son ensemble, les responsables d'Eglise étant largement atteints par le "cancer" et ses métastases, et de toute façon incapables d'une réaction énergique.
Ils ne seront pas la grenouille ébouillantée qui saute de la casserole...
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