Affirmer que le concile Vatican 2 est "à l'origine" de la crise actuelle de l'Eglise serait supposer que la crise n'aurait commencé qu'à partir dudit concile. Or, la crise avait commencé avant, je pense dès la fin de la guerre, mais d'autres plus instruits pourraient certainement préciser. Certes, le concile et son soi-disant "esprit" n'ont pas eu pour effet de la ralentir mais bien de l'accélérer, et à ce titre il est indéniable que le concile est une des causes de l'état actuel de l'Eglise, mais je suis plus enclin à penser que la crise de l'Eglise est à l'origine du concile et de sa réception que l'inverse.
Le problème des origines est toujours complexe, on trouve toujours un antécédent auquel remonter, et à ce compte-là on pourrait dire que le péché originel est à l'origine de la crise actuelle (ce qui d'ailleurs ne serait même pas faux, mais n'expliquerait pas grand-chose quant à ce que cette crise a de spécifique).
Quoique je sois convaincu par ailleurs que les apories de l'ultramontanisme du XIXe siècle ont fait beaucoup de mal à l'Église, je pense qu'on peut raisonnablement dire qu'avec Vatican II et son application, la crise a pris une extension si considérable qu'elle a changé de nature. Qu'il y ait eu une fermentation préconciliaire n'empêche pas que l'on puisse dire que le Concile est à l'origine de la crise actuelle.
Il me semble de plus qu'il ne faut pas généraliser à l'Église universelle les tendances néfastes à l'oeuvre de longue date dans le catholicisme français, belge ou germanique : de ce point de vue, l'événement conciliaire a généralisé à l'échelle de la catholicité les dérives préexistantes en leur donnant de surcroît une intensité inédite.
Peregrinus
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