Chère Cath...o,
Vous n'en avez jamais fait mystère sur ce forum, vous avez été confrontée à ce genre de situations. Eh bien racontez-nous, ou bien plus simplement, dites en quoi mon imagination se fourvoie. Je suis certain que le "vulgum pecus" se fourvoie comme moi, vous ferez oeuvre utile en le détrompant et en me connectant au réel.
Vous voulez que je vous dise ce qu'est pour moi un mariage? La même chose que pour vous, mais avec des objections dirimentes qui tombent en fonction de l'éventuelle fragilité des mariés. Je ne leur refuse pas le mariage, j'adapte le mariage à leur éventuelle fragilité. Car pour moi,
les conditions du Sacrement sont faites pour la condition des personnes humaines, et non la condition des personnes humaines pour épouser le moule des conditions des sacrements.
Pour vous, une personne déficiente mentale, intellectuelle ou psychique n'est pas responsable, donc elle ne peut pas se marier. Elle est certes le plus souvent incapable d'élever des enfants, mais elle peut en concevoir, les aimer et les élever avec de l'aide. Elle n'est pas responsable, donc elle ne peut pas se marier.
Introduisez un troisième terme dans votre raisonnement: une personne déficiente mentale, intellectuelle ou psychique n'est pas responsable. Donc théoriquement, elle ne peut pas se marier, mais elle a une affectivité. Qu'en fait-elle et qu'en faites-vous?
Pour moi, c'est très simple : elle peut se marier, et les conditions qui s'imposent à son mariage doivent s'adapter à sa situation. La règle juridique doit s'adapter à l'exception personnelle en fonction e l'
option préférentielle pour les pauvres.
Allez, je ne vous ferai pas l'injure de confondre votre solide culture canonique, évangélique et théologique en vous supposant capable de confondre les "simples d'esprit" et les "pauvres de coeur" comme devant également bénéficier de votre mansuétude charitable au titre des béatitudes. "Les pauvres de coeur" ne sont pas "les simples d'esprit", mais ces derniers sont plus christiques encore que les précédents. Ils sont fraternellement identifiés au Christ Lui-même et malgré eux au titre de Mathieu XXV, et comme ils Lui sont identifiés inconsciemment, ils n'ont pas les mêmes obligations de continence qui furent celles de l'Homme-Dieu, et qui devraient tout à la fois leur interdire le mariage et la vie affective...
Que dis-je enfin et de manière plus générale?Qu'il y a des mots dont la charge sémantique est tellement négativement suggestive, ou, si vous préférez, qu'il y a des mots tellement chargés, qu'il vaut mieux s'en abstenir. C'est le cas du mot "nullité" pour dissoudre un mariage qui a donné lieu à la naissance d'enfants qui auront tôt fait d'en conclure qu'ils sont "nuls" comme le mariage dont ils sont le fruit. C'est aussi le cas du mot "abandon" qu'on ne peut pas demander à des mères qui confient leurs enfants à l'adoption d'apposer sur un acte où elles déclarent ne pas pouvoir les élever. On ne peut pas être contre l'avortement et l'homoparentalité et contre l'accouchement sous X. On ne peut pas non plus être pour la PMA et pour l'adoption. Et en l'occurrence, que les bénéficiaires de la PMA soient un couple classique ou un duo lesbien, c'est la logique hédoniste de la PMA et du droit égoïste à un enfant porteur de ses gènes pour un couple infertile qui est répréhensible, et qui joue contre l'adoption.
Mais sans doute, en suivant la logique de l'Eglise à propos du mariage, que vous voulez conserver pourvu que la tartuferie de la nullité soit sauve, vous serez contre le fait que des "mères abandonnantes" et même pas mariées, tellement irresponsables qu'elles ont fait des enfants sans pouvoir les élever, les confient à l'adoption pour les rendre moins malheureux...
Si je puis me permettre, vous avez tenu à faire annuler votre mariage. Mais que faites-vous des autres?Une fois que vous avez ou que vous aurez votre conscience bien en règle? C'est tout cet égoïsme et toute cette tartuferie qui doivent être balayées de la théologie sacramentelle du mariage, au-delà des débats sur les divorcés remariés et sur "Amoris laetitia" qui voudrait bien faire un pas dans le même sens que moi, mais qui a peur des bien-pensants!
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