Chère dame Glycéra,
Je réponds à vos "étonnement(s".
"1 - que vous employiez le mot légitimité".
Est-ce moi ou le Can. 1137 - qui emploie le mot "légitimité" ? Je rappelle la citation que nous en a donnée cath...o :
"Sont légitimes les enfants conçus ou nés d'un mariage valide ou putatif."
"2 - que vous en fassiez un synonyme d'existence."
Je n'en fais pas un synonyme d'existence, mais je tire du mot "légitimité" sa charge suggestive, et je prétends que le mot "légitimité" suggère qu'il y a des créatures de Dieu qui existent légitimement et d'autres qui n'existent pas légitimement.
"3 - que vous pensiez qu'il y a des zones dues à la maisssance..."
Je ne comprends pas ce que vous voulez dire. Peut-être un lapsus calami aura-t-il obscurci votre pensée ?
"si la société purement civile parle de légitimité, elle vise un héritage à attribuer ou refuser, ce n'est pas le cas de l'Eglise."
C'est bien ce que je dis en soulignant que la reconnaissance de la légitimité d'un enfant par l'Eglise n'emporte plus aucune influence sur le droit positif des Etats. C'est un effet bénéfique de la laïcité post-révolutionnaire...
"Parce que : exister, c'est être présent, et que l'Eglise n'a pas le pouvoir d'annihiler, de refuser ce qui est réel."
A mon avis, cela va plus loin. Toute personne qui existe existe par la Volonté de Dieu, et l'Eglise n'a non seulement pas "le pouvoir d'annihiler ce qui est réel", mais elle n'a pas le droit d'aller contre la Volonté de Dieu en suggérant que tel enfant n'existe pas légitimement.
Je vous étonne "encore plus de dire que déclarer un acte nul est une hypocrisie dans le divorce..."
Vous m'aurez mal lu. Je dis que la déclaration de nullité d'un mariage est un divorce hypocrite. Sous prétexte de refuser un mal civil et de refuser de dire que deux époux se séparent parce que leur union devient invivable alors même que l'Eglise reconaît la séparation de corps, elle prétend que le mariage n'aurait jamais dû être célébré et que le "oui" qui a été prononcé par les deux époux ne valait rien.
"Il y a eu mariage, avec toutes les conditions requises, écrites, ou il n'y a pas eu un réel mariage. Même si un des deux époux se pense marié, car il était
vraiment décidé à l'avoir voulu, si son répondant n'est pas mariable, par immaturité, indécision, non-liberté, ou immariabilité légale ou médicale, ce soi-disant (disant de lui-même) marié ne l'est pas."
Le canon 1061-3. n'est pas tou à fait d'accord avec vous. Ou plus exactement, il aggrave l'hypocrisie de la déclaration de nullité. Je le cite :
"Le mariage invalide est appelé putatif, s'il a été célébré de bonne foi au moins par une des parties, jusqu'à ce que les deux parties aient acquis la certitude de sa nullité."
Et je le commente :
"s'il [le mariage] a été célébré de bonne foi au moins par une des parties."
a) Il arrive fréquemment que, "de bonne foi", une partie non croyante épouse une partie croyante à l'église pour lui faire plaisir, et tout le monde le sait au moment de la célébration du mariage, des époux qui se donnent le sacrement au prêtre qui en est le témoin canonique.
b) C'est ensuite de l'extérieur que l'on décide que l'une des parties, généralement "la partie non croyante", n'était pas mûre au moment de la célébration du mariage.
c) Le constat en est fait à la demande de la partie croyante, à qui seul importe que son mariage soit déclaré nul, à moins que la partie non croyante ayant soudain retrouvé la foi et/ou voulant se remarier à l'église avec une autre partie croyante ou qui aime le folklore éclésiastique de la célébration du mariage, ne soit à l'origine de la demande pour pouvoir assouvir ce nouveau désir de mariage.
Mais je le répète : le plus souvent, c'est à la partie croyante qu'il importe que la nullité de son mariage soit reconnue, car elle veut refaire sa vie dans le cadre des prescriptions de l'Eglise.
Or que dit le canon 1063-3. ? Pour qu'un mariage soit réputé "putatif", il faut que les deux parties aient acquis la certitude de sa nullité.
Que fera la partie non croyante ? Si elle est de bonne composition, elle reconnaîtra la nullité du mariage pour complaire à la partie croyante, comme elle aura auparavant accepté de se marier à l'église pour lui faire plaisir.
Si elle a de l'honneur, elle ne voudra pas se baigner deux fois dans le même fleuve et abuser de sa complaisance en étant déclarée immature ou en endossant les torts du divorce hypocrite qui conduit à la déclaration de nullité du mariage.
Je vous remercie de reconnaître ma "volonté de raisonner droit au fond des questions", car elle est réelle et constante.
Notre estime réciproque est trop ancienne pour que nous ayons à en faire état.
Votre ami le torrentiel
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