L'orgueil, le refus de reconnaître la primauté de Dieu en toutes choses sont à l'origine de tous les maux. Sous un certain rapport lorsque l'on a dit cela on a tout dit, mais sous un autre rapport, l'on n'a strictement rien dit qui ait une réelle valeur explicative propre à faire progresser notre intelligence de la question. Les idéologies mondaines sont toujours celles des autres : comme chacun sait, les tièdes et les mondains, c'est comme les bourgeois et l'enfer, c'est les autres.
Autrement dit, dans un débat comme celui qui nous occupe, ce genre de considérations n'a strictement aucune utilité. Il s'agit de comprendre ce qui s'est passé et d'essayer de promouvoir ce qu'il y a de plus véritablement traditionnel dans les trésors que nous a laissés notre Mère l'Eglise.
Qu'il y ait eu un lent mais profond pourrissement antérieur au Concile, sans lequel le désastre post-conciliaire est incompréhensible, cela je vous l'accorde sans aucune difficulté ; je pense par exemple à certaines tendances mauvaises du Mouvement liturgique. Mais vous devriez vous demander pourquoi justement la réforme liturgique s'inscrit dans le sillage de ces tendances contestables dans ce qu'elles ont de plus caractérisé ; pourquoi vous êtes obligé de séparer, au nom du Magistère c'est un comble, la réforme liturgique de tous les enseignements magistériels qui l'encadrent (Inter oecumenici ou les discours de Paul VI imposant le vernaculaire ou se moquant de la communion reçue à genoux...), de passer sous silence les contradictions avérées des autorités romaines sur la question du rite (les variations de Paul VI à Benoît XVI sur la non-interdiction de la messe de saint Pie V que vous rappelait Nemo) etc.
Crise de civilisation ? Sans doute : mais comment le simple clergé pouvait-il s'y retrouver, dès lors que c'était à Rome même que l'on ébranlait entièrement l'ordre des rites ?
En tous points contraires au Magistère ? C'est pourtant Sacrosanctum Concilium qui annonçait que l'on ferait des expériences liturgiques. C'est Paul VI qui a bravé lui-même les lois liturgiques en vigueur dans l'Eglise avant même de les réformer officiellement. C'est la messe de Paul VI qui permet, dans ses textes, dans ses rubriques, des variations ad libitum, qui permet de commencer la messe par une monition par exemple. C'est toujours la messe de Paul VI qui a supprimé toutes les marques concrètes de révérence pour Jésus-Christ réellement présent au sacrement de l'autel (doigts joints, dorure intérieure du calice, purifications etc.).
C'est à cela que l'on connaît l'esprit de la nouvelle messe, qui est inscrit dans ses textes et dans les textes qui encadrent sa mise en oeuvre ; textes qui sont des textes officiels et non des élucubrations de vicaires psy votant psu des années 1970. Comment tiendrez-vous rigueur à ceux-ci d'avoir radicalisé les germes d'anarchie qui sont précisément ce que le NOM contient de nouveau par rapport à la messe traditionnelle et qui devait en justifier l'avènement ?
En effet, il ne devrait pas vous échapper que la messe réforme-de-la-réformée que vous proposez n'a pas d'autre logique que de rendre la réforme inutile : croyez-vous vraiment que l'on a fait une réforme comme celle de Paul VI afin de continuer à célébrer en latin et face à Dieu ? C'est invraisemblable.
S'il vous plaît, cessez donc de prendre vos contradicteurs pour des débutants auxquels vous auriez le devoir de faire doctement la leçon. Vous avez été pris de manière flagrante en défaut sur plusieurs points, ici le chandelier des Ténèbres, là le sous-diacre à l'Oratoire ; vous n'avez toujours pas expliqué en quoi la suppression des marques de respect à la Présence réelle ou le massacre de l'offertoire romain étaient un progrès doctrinal, liturgique ou spirituel.
Alors justement, cessez de "répéter des milliards de fois" les arguments qui ont déjà été réfutés, balayés, réduits à néant à chaque fois que vous les avez avancés. Et ne prenez pour point de départ ni la bêtise, ni l'orgueil ou les péchés des hommes, quoiqu'il faille bien sûr en tenir compte. Joseph de Maistre notait très justement que ce qui était la marque des philosophes des Lumières, plus encore que l'impiété, c'était le mépris de l'homme, le désir constant de le rabaisser, de le déprimer. Gardons-nous bien de les imiter.
Peregrinus
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