A Paterculus, je me permets de répondre que la phrase de Megnace est une sorte de slogan, forcément réducteur. Elle dénonce cette tendance observée dès l’origine du NOM qui tend à limiter au maximum le caractère propitiatoire de cette messe. Comme le dit le Bref examen, « elle émousse la foi en la nature propitiatoire et rédemptrice du sacrifice ». Elle émousse la foi, elle ne la supprime pas totalement (ce qui l’aurait rendue invalide). Voila pourquoi vous arrivez à nous citer deux ou trois phrases qui évoquent la demande de pardon pour les péchés, quand on en trouve des pages dans le VOM.
A Jbbourgoin, je peux répondre :
1) Vous reprochez au Bref examen de manquer de recul et d’avoir été écrit trop tôt. C’est pourtant justement cela qui fait sa force ! Il n’a pas été écrit pour condamner les excès qui ont eu lieu par la suite, avec des messes de toute évidence invalides. Il critique précisément le texte du Vatican et non les interprétations ou délires subséquents.
2) Je ne pense pas qu’il soit possible à quiconque d’ignorer ce qu’est le NOM. Ce n’est en tout cas pas mon cas : j’ai servi quotidiennement cette messe lors de ma scolarité chez les Frères des écoles chrétiennes. J’y ai assisté moult fois dans une abbaye bénédictine où elle était célébrée avec le canon I. Nul « mauvais souvenir » ou « projection épidermique » pour reprendre vos propos que, visiblement, il faut vous retourner.
3) pour nous convaincre qu’il s’agit d’une œuvre d’Eglise au vrai sens du terme, il vous faudra d’abord démonter les arguments des deux cardinaux qui prétendent le contraire, plutôt que se contenter de traiter ce texte de « trop jeune et sans recul ».
Paterculus nous indique qu’il importe d’avancer des arguments étayés. Précisément, nous les attendons toujours. Je me souviens d’ailleurs avoir lu une brochure de Paterculus, écrite pour les chevaliers de ND sur ce sujet. Je ne me rappelle pas avoir été convaincu.
Comme le concluent nos deux cardinaux, « il est EVIDENT que le nouvel Ordo missae renonce en fait à être l’expression de la doctrine que le concile de Trente a définie comme étant de foi divine et catholique. Et cependant, la conscience catholique demeure à jamais liée à cette doctrine. Il en résulte que la promulgation du nouvel ordo missae met chaque catholique dans la tragique nécessité de choisir. »
Mais les évidences ne se révèlent telles que pour ceux qui veulent ouvrir les yeux.
Comme à Julien Green par exemple :
« Un jour que j’étais à la campagne avec ma sœur Anne, nous assistâmes à une messe télévisée, le curé du village était absent ce dimanche là. Je me souviens que, tournant les pages de mon missel français, j’essayais de reconnaître sur l’écran quelque chose qui ressemblât à une messe. En vain. Ce que je reconnus, comme Anne de son côté, était une imitation assez grossière du service anglican qui nous était familier dans notre enfance. Le vieux protestant qui sommeille en moi dans sa foi catholique se réveilla tout à coup devant l’EVIDENTE et absurde imposture que nous offrait l’écran, et cette étrange cérémonie ayant pris fin, je demandais simplement à ma sœur : pourquoi nous sommes nous convertis ? »
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