Bonjour,
Merci pour votre réponse. Vous avez raison de dire que cela ne suffit pas pour le salut. D'après ma compréhension faire tout ce qui est possible pour éclairer sa conscience non plus ne suffit pas. C'est Dieu qui nous éclaire, pas nous qui nous éclairons nous-mêmes. Faire tout ce qui est possible pour éclairer sa conscience, malgré la crainte du changement de vie qui n'est pas chose facile, c'est déjà une grâce dont Dieu est l'origine. Rien ne suffit pour le salut, puisqu'il a fallu la Croix qui est le sacrifice impensable et absolu et que nos mérites dérivent d'elle. Rien ne suffit pour le salut puisqu'il a fallu le payer par l'Infini même. Le salut n'a pas de mode d'emploi, il ne se "hacke" pas, il est une grâce que nous ne méritons pas initialement, même si nous faisons des efforts sincères ou de bonne foi (je ne sais pas ce que veulent ces deux termes, ils me paraissent modernes, et sartriens). Et la grâce étant vivante, elle doit être renouvelée chaque jour, le baptême seul ne peut suffire, une compréhension intellectuelle de la vérité ne peut suffire, la foi seule ne peut suffire. Je cite le concile de Trente :
"Quand Dieu touche le cœur de l’homme par l’illumination de l’Esprit Saint, l’homme n’est pas sans rien faire en recevant cette inspiration, qu’il peut d’ailleurs rejeter ; et cependant il ne peut pas non plus, sans la grâce de Dieu, se porter par sa volonté libre vers la justice devant Lui"
" Mais il ne faut pas non plus affirmer que tous ceux qui ont été vraiment justifiés doivent être sans aucune hésitation convaincus en eux-mêmes qu'ils ont été justifiés, ni que personne n'est absous de ses péchés et justifié, sauf celui qui croit avec certitude qu'il a été absous et justifié, et que c'est par cette seule foi que se réalise l'absolution et la justification, comme si celui qui ne croit pas cela mettait en doute les promesses de Dieu et l'efficacité de la mort et de la Résurrection du Christ. En effet, de même qu'aucun homme pieux ne doit mettre en doute la miséricorde de Dieu, les mérites du Christ, la vertu et l'efficacité des sacrements, de même quiconque se considère lui-même, ainsi que sa propre faiblesse et ses mauvaises dispositions, peut être rempli d'effroi et de crainte au sujet de sa grâce, puisque personne ne peut savoir, d'une certitude de foi excluant toute erreur, qu'il a obtenu la grâce de Dieu."
Si nous ne pouvons savoir si nous avons obtenu la grâce de Dieu, comment savoir si les autres en sont définitivement privés?
Dans la suite de ce concile, il a été défendu aux fidèles de discuter de l'articulation entre le libre arbitre et la grâce, ce que je trouve très sensé. C'est pourquoi je doute que nous soyons capables de discerner le mystère de cette articulation dans le coeur de chacun de nos frères et soeurs - en tout cas j'en suis incapable.
Que la souveraine grâce et l'amour du Christ Notre Seigneur soient continuellement avec vous,
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