Ma position (qui n'a pas grande importance d'ailleurs) rejoint celle du père Bot.
Dans "L'homme descend de Dieu", aux éditions de l'Emmanuel (Janvier 2005), le père Bot, du diocèse de Versailles, après une discussion sur le problème de l'historicité des 3 premiers chapitres de la Genèse où l'auteur récuse les thèses fondamentalistes d'un côté et les thèses trop symboliques de l'autre, écrit en effet :
1er extrait
"Voici donc, à mon avis, le minimum d'historicité que l'on doit reconnaître au récit de création de Gn 1-3 :
- la création de toutes choses faite par Dieu au commencement du temps (le cadre de la semaine appartient au langage symobolique) ;
- la création particulière de l'homme, en un seul couple (le mode de création appartient au langage symbolique) ;
- le bonheur originel d'Adam et Eve, dans un état d'harmonie avec Dieu, avec la nature et entre eux ; ils étaient dotés de dons surnaturels impliquant les quatre dons préternaturels d'intégrité, d'immortalité, de connaissance infuse, d'invulnérabilité, (le paradis géographique appartient au langage symbolique) ;
- le commandement donné par Dieu à l'homme pour éprouver son obéissance et sa liberté (les deux arbres du paradis appartiennent au langage symbolique) ;
- la transgression du commandement divin à l'instigation du diable (le thème du serpent appartient au langage symbolique) ;
- la déchéance des premiers parents de cet état primitif d'innocence (la sortie géographique du paradis appartient au langage symbolique) ;
- la promesse du rédempteur à venir (elle utilise le langage symbolique de la lutte contre le serpent).
Pour l'essentiel, explique l'auteur, j'ai repris ici les termes "utilisés par la Commission biblique dans son intervention du 30 juin 1909. J'avais également présents à l'esprit l'encyclique de Pie XII "Humani generis" et l'enseignement si abondant de Jean-Paul II".
2ème extrait :
Le père Bot concède aussi ceci :
"... on peut esquisser une vision chrétienne de l'évolution. Celle-ci exclut d'abord le matérialisme. Un chrétien ne peut pas accepter l'explication des lois naturelles par le hasard et le simple dynamisme de la matière. Avec Einstein il reconnaît dans l'univers physique une sorte de miracle permanent, un immense mystère. Il attribue à la puissance et à l'intelligence divines les prodigieux phénomènes étudiés par la science. Dans la mesure où celle-ci démontre qu'il y a évolution biologique, il s'applique à y découvrir le doigt de Dieu depuis les origines.
D'ailleurs le récit biblique de la création suggère lui-même une progression depuis le chaos jusqu'à un ordre supérieur culminant dans la personne humaine. Dieu crée la matière première, l'être en général. Puis, il sépare, il classe, organise ce matériau selon un plan à long terme. Ce que le matérialiste attribue à la nature et au hasard, le chrétien l'attribue à l'influx créateur de Dieu. Il n'a donc pas de mal à trouver une cohérence derrière l'éventail des espèces vivantes.
Mais pour ce qui concerne l'apparition de l'homme il ne peut pas en rester au schéma simpliste des généalogies présentées comme évidentes...
... entre le règne animal et le règne humain il n' y a pas d'intermédiaire possible. Pour passer de l'un à l'autre il faut un saut qualitatif brusque... il n'a pu se faire que par intervention divine spéciale. Depuis ce premier évènement, l'âme humaine ainsi créée, avec sa dimension spirituelle, assume entièrement la programmation d'un corps qui n'appartient plus au monde animal".
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