Et côté souffrances, oui je compatis avec ceux qui ont souffert. Je n'ai lu que quelques pages à la volée du rapport Sauvé (celles postées en lien par André ici-même), cela m'a suffi. Oui je pense que Jean-Marc Sauvé a raison lorsqu'il dit qu'il a rencontré le mal absolu.
Et côté responsabilité des évêques, je ne m'appuie pas sur mon petit avis personnel mais sur leur propre déclaration de responsabilité "institutionnelle" et "systémique" pour reprendre leurs propres termes adoptés à la conférence des évêques à Lourdes le 5 novembre dernier, comme vous le savez donc.
Cette déclaration de la CEF implique que votre postulat qu'a priori un évêque est innocent est faux.
Cette déclaration de la CEF implique même le contraire: qu'a priori, un évêque actuellement en poste est responsable d'avoir couvert des actes, de façon directement proportionnelle à son nombre d'années d'exercice bien sûr. Et sans exclure effectivement que par extraordinaire un pasteur en poste depuis des décennies n'ait rien à se reprocher.
Mais le rapport Sauvé, après deux et ans et demi de travaux, ne mentionne pas un seul diocèse, pas un seul évêque qui aurait été exemplaire. Et pas un seul évêque n'a écrit une tribune pour dire: voilà comment j'ai géré mon diocèse depuis X décennies, j'ai toujours transféré à la justice canonique et civile les prêtres soupçonnés de pédophilie. Pas un pour relever l'honneur perdu de l'Église de France.
Vous inversez les rôles de façon hallucinante, cher jejomau. Les évêques ne sont pas des victimes ! Ils ne sont pas victimes d'un "acharnement" de la part de la commission Sauvé, de la part de victimes, de la part de fidèles scandalisés, de la part de simples citoyens. Les évêques l'ont reconnu eux-mêmes : ils sont responsables, de 330 000 victimes. Ils n'ont pas contesté le chiffre. Ils sont tout de même mieux placés que vous pour savoir si ce chiffre correspond à peu près à la réalité. Ils ne l'ont pas contesté.
Nous en sommes au stade où nous passons de la reconnaissance d'une responsabilité collective d'un groupe d'une centaine d'évêque aux responsabilités individuelles de chaque évêque.
C'est pourquoi il me semble que lorsqu'un évêque a le mérite d'organiser douze réunions sur le sujet dans son diocèse, il faut y aller, lui poser des questions. Établir la vérité - si l'évêque ne le fait pas tout seul. Parce qui a envie que le feuilleton continue encore des années ? Stop ! Plus de confiance a priori comme vous l'exprimez, puisque les évêques ont collectivement avoué. Il faut crever l'abcès pour, enfin, pouvoir passer à autre chose.
Enfin non, jejomau, un évêque n'est pas "choisi par le Christ", comme s'il fallait respecter l'évêque comme le Christ lui-même. Un évêque est choisi par le pape, il est le successeur des Apôtres, il doit suivre l'exemple du Christ. Certains évêques sont dignes du Christ, d'autres indignes. En France, la déclaration de la CEF revient à dire que l'immense majorité des évêques a été indigne. C'est pour cela que la question de leur démission se pose.
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